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N° 3 6 .
M .
M E Y R I E R ,
Vice-Consul do France à Diarbékir,
à M. P.
C A M B O N ,
Ambassadeur de la République française à Constan–
tinople.
Diarbékir,
k
novembre i8g5.
10
h. 20
du soir, arrivée à minuit.
L'établissement des capucins est intact et le personnel sain et sauf ainsi que le
vicaire arménien catholique ; j e ne veux pas encore sortir du Consulat pour ne pas
priver de ma protection personnelle les 700 Chrétiens qui s'y réfugient. L'officier
de ma garde m'a dit qu'ils sont en danger et qu'il serait bon de les chasser, je l u i ai
répondu que je ne trahirais pas les lois de l'hospitalité et que s'ils devaient périr, je
périrais avec eux.
La trêve dure encore et le Gouverneur fait crier dans les rues que l'état de siège
est proclamé et que celui qui sera pris les armes à la main sera fusillé.
MEYRIER.
W
3 7 .
M.
M E Y R I E R ,
Vice-Consul de France
h
Diarbékir,
à
M .
P.
C A M B O N ,
Ambassadeur de la République française à Constan–
tinople.
Diarbékir, 5 novembre 189.^.
11
h. 20
matin.
L'œuvre de destruction semble être arrêtée après trois jours de carnage. Plusieurs
milliers de personnes ont péri. Tous nos protégés sont sains et saufs. Nous orga–
nisons des secours.
MEYRIER.
N° 3 8 .
M .
P.
C A M B O N ,
Ambassadeur de la République française à Constantinople,
à M.
M E Y R I E R ,
Vice-Consul de France à Diarbékir.
Péra, 5 novembre 1895.
10
h. 3o
du soir.
Au Palais et à la Porte, on considère la situation comme définitivement calmée.
Je n en demande pas moins l'envoi de nouvelles instructions télégraphiques à votre
vali.
P. CAMBON.
Fonds A.R.A.M