Le clan Mirdite, à en juger par une
        
        
          correspondance de
        
        
          
            Y
          
        
        
          
            
              Albania é Vogel,
            
          
        
        
          traduite dans l a revue
        
        
          
            
              Albania,
            
          
        
        
          n'est pas
        
        
          non plus satisfait. I l réclame depuis vingt
        
        
          ans le retour de son chef naturel Prenk-
        
        
          Bib-Doda et le gouverneur général, non
        
        
          sans ironie, offre de faire rentrer à la
        
        
          place Ma r k -Gh i on que les Mirdites consi–
        
        
          dèrent comme un traître et un homme
        
        
          sans honneur.
        
        
          Autour d'Ipek, troubles sanglants occa–
        
        
          sionnés par une vendetta. Le
        
        
          
            10
          
        
        
          mars un
        
        
          Bosniaque tue le fils du notable Mustapha
        
        
          bey à l'instigation du chef de l a tribu
        
        
          Rugowa, Ibrahim-Mehmed-Redschidsch.
        
        
          Celui-ci refuse de livrer le meurtrier et se
        
        
          retire sur ses terres, où i l supporte un
        
        
          véritable siège et un bombardement en
        
        
          règle. Obligé de se rendre à Suleïman
        
        
          pacha, i l est fusillé avec quinze de ses
        
        
          hommes. Depuis, l'agitation menaçante
        
        
          des clans de Reka, Wogsch, Pineit, Isti-
        
        
          mitch et Malissia a fait réfléchir Hami d
        
        
          effendi qui a destitué Suleïman pacha et
        
        
          lui a donné pour successeur A l i pacha,
        
        
          avec ordre d'agir tout à l'encontre des
        
        
          instructions données à son prédécesseur.
        
        
          La Bête décidément ne cède qu'à la
        
        
          force.
        
        
          
            D A N S
          
        
        
          
            L ' Y É M E N .
          
        
        
          —
        
        
          Là aussi la révolte
        
        
          grandit ; les Arabes groupés autour d'Es-
        
        
          seïd-Hamid-Eddin, descendant du pro–
        
        
          phète, Khalife par la vertu de sa naissance
        
        
          et les victoires de ses armes, r êven t de
        
        
          reconstituer l'empire disparu, au détri–
        
        
          ment de l'Etat ottoman. Bataillons sur
        
        
          bataillons vont se fondre dans les sables,
        
        
          quand les bateaux d'Hassan pacha ne les
        
        
          noient pas en route. Soldats et officiers
        
        
          désertent à l'envie et passent aux Arabes :
        
        
          Hàmid a pris soin de les relever de toute
        
        
          fidélité en violant chaque jour le Ko r an
        
        
          dont i l ne se soucie pas plus que Guil–
        
        
          laume II de l'Évangile.
        
        
          
            I S M A I L K É M A L B E Y .
          
        
        
          —
        
        
          Jusqu'ici Abd-ul-
        
        
          Hamid avait affecté d'ignorer la fuite en
        
        
          Europe d'Ismaïl Kémal bey qui s'embar–
        
        
          qua naguère sur le
        
        
          
            
              Salamander
            
          
        
        
          au lieu
        
        
          de rejoindre son poste de gouverneur-
        
        
          général de Tripolitaine, ou i l eût été,
        
        
          sans aucun doute, assassiné. Ismaïl Ké–
        
        
          mal bey est à son tour poursuivi ; mais les
        
        
          journaux turcs se gardent bien de donner
        
        
          sur l u i d'amples détails : ils le désignent
        
        
          en termes volontairement dédaigneux et
        
        
          peu précis :
        
        
          Un mandat d'arrêt a été lancé contre le
        
        
          nommé Ismaïl Kémal, natif de Valona (Avlio-
        
        
          na). Ismaïl Kémal est accusé de crime pour
        
        
          s'être sauvé à l'étranger et avoir fait des pu–
        
        
          blications subversives à Athènes, Egypte, etc.,
        
        
          contre le gouvernement impérial. Le mandat
        
        
          d'arrêt en question ordonne aux autorités
        
        
          compétentes d'arrêter Ismaïl Kémal là où
        
        
          elles le trouveront et de le consigner à la
        
        
          maison d'arrêt de la cour criminelle.
        
        
          C'est ainsi qu'un des rares hommes
        
        
          d'Etat capables de sauver le pays si on
        
        
          l'eût écouté est poussé par la Bête elle-
        
        
          même à prendre une attitude moins réser–
        
        
          vée et à quitter tout ménagement envers
        
        
          un souverain qui le traite en rebelle. Ha –
        
        
          mid aurait-il oublié qu'Ismaïl Khémal est
        
        
          très populaire en Albanie ?
        
        
          S. E.
        
        
          
            M U N I R B E Y E T L E S P R I N C E S
          
        
        
          
            L O U T -
          
        
        
          
            F O U L L A I I E T S E B A H E D D I N .
          
        
        
          —
        
        
          Mu n i r bey
        
        
          prend tellement à cœur les intérêts de
        
        
          son maître qu'aucune démarche ne l u i
        
        
          coûte et les pires rebuffades ne le rebutent
        
        
          point. Non content de son échec à
        
        
          Bruxelles où l'on ne veut décidément pas
        
        
          le recevoir, i l s'est exposé à Paris par son
        
        
          zèle à une nouvelle avanie.
        
        
          Les princes Loutfoullah et Sebaheddin,
        
        
          fils de Mahmoud-pacha et neveux d'Abd-
        
        
          ul-Hamid, professent à l'égard de leur
        
        
          oncle, bourreau de toute sa famille, une
        
        
          haine non déguisée et un légitime mép r i s .
        
        
          Nous avons publié l'appel très énergique
        
        
          qu'ils adressent à leurs compatriotes pour
        
        
          la r é un i on d'un congrès qui r é un i r a i t
        
        
          tous les opprimés ottomans. Ils sont arri–
        
        
          vés à Paris et travaillent sans fracas à
        
        
          l'œuvre entreprise.
        
        
          Mun i r , ayant vainement essayé de né–
        
        
          gocier avec eux, a eu l'impudence de les
        
        
          faire appeler par surprise au téléphone de
        
        
          l'hôtel qu'ils habitent, espérant ainsi les
        
        
          obliger à la conversation qu'ils déclinaient.
        
        
          I l en fut, dit-on, pour sa courte honte ; les
        
        
          fils de Mahmoud-Pacha comprennent leur
        
        
          dignité beaucoup mieux que nombre de per–
        
        
          sonnages, officiels et des plus hauts, qui con–
        
        
          sentent à recevoir Mu n i r et à accepter de
        
        
          lui d'infamantes décorations.
        
        
          D i x
        
        
          
            M A N D A T S D ' A R R Ê T .
          
        
        
          —
        
        
          Une note offi–
        
        
          cielle publiée dans les journaux turcs
        
        
          porte que Dervich pacha, directeur-pro
        
        
          p r i é t a i r c du journal
        
        
          
            
              Zéenan
            
          
        
        
          paraissant à
        
        
          Chypre, accusé de crime pour avoir fait
        
        
          des publications subversives, n'ayant pu
        
        
          être arrêté, un délai de dix jours l u i est ac–
        
        
          cordé pour se p r é s en t e r à l a cour crimi–
        
        
          nelle. Passé ce délai i l sera j ugé par dé–
        
        
          faut, ses biens seront confisqués et i l per–
        
        
          dra ses droits civiques. Les autorités poli–
        
        
          cières l'arrêteront là où elles le trouve–
        
        
          ront.
        
        
          Une note éma n a n t du procureur impé–
        
        
          r i a l de la cour d'appel porte que les nom–
        
        
          més A l i Fahri, secrétaire de corvette, Ha l i l
        
        
          Mouvaffak, t r o i s i ème secrétaire de l'am–
        
        
          bassade ottomane à Rome, Edhem Rouh i ,
        
        
          étudiant à l'école de médecine, K i am i , ex–
        
        
          consul à Genève et Naïm Gargour. ex-em–
        
        
          ployé à la douane de Smyrne,qui s'étaient
        
        
          sauvés à l'étranger dans des intentions
        
        
          subversives, n'ayant pas profité de l'am–
        
        
          nistie qui leur avait été accordée, ils se–
        
        
          ront jugés par la cour criminelle. N'ayant
        
        
          pu être arrêtés, un délai de dix jours leur
        
        
          a été accordé pour se présenter à la dite
        
        
          cour. Passé ce délai, ils seront jugés par dé-
        
        
          fautperdront leurs droits civiques, etleurs
        
        
          biens seront confisqués. Les autorités po–
        
        
          licières sont tenues de les a r r ê t e r là où
        
        
          elles les trouveront.
        
        
          Alfred bey, premier secrétaire de la lé–
        
        
          gation ottomane à Washington, accusé
        
        
          d'avoir fait pa r a î t r e des articles subver–
        
        
          sifs dans le
        
        
          
            
              Daily Mail,
            
          
        
        
          de Londres,
        
        
          n'ayant pu être arrêté, i l l u i est accordé
        
        
          un délai de dix jours pour se présenter
        
        
          devant la justice. Faute de quoi i l sera
        
        
          déclaré rebelle à la l o i , déchu de ses
        
        
          droits civiques, et, pendant son jugement
        
        
          par contumace, ses biens seront saisis
        
        
          sans qu ' i l puisse élever de réclamation
        
        
          dans l'avenir.
        
        
          Tounali H i l m i , après avoir a b a ndonn é
        
        
          son poste, s'étant sauvé à Athènes, puis
        
        
          de là en Suisse, pour se livrer à des publi–
        
        
          cations nuisibles et subversives et n'ayant
        
        
          pu être arrêté, i l l u i est accordé un délai
        
        
          de dix jours pour se présenter devant le
        
        
          tribunal. S i , à l'expiration de ce délai, le
        
        
          s u s nommé ne s'est pas présenté, i l sera
        
        
          considéré comme rebelle à la l o i , déchu
        
        
          de ses droits civiques et jugé par contu–
        
        
          mace. Pendant ce jugement ses biens
        
        
          seront confisqués sans qu'il puisse faire
        
        
          valoir aucune sorte d'opposition dans l'a–
        
        
          venir. L a force publique devra l'arrêter
        
        
          partout où elle le rencontrera.
        
        
          Le nommé Suleyman Mendouh, desser–
        
        
          vant la mosquée de Fatih, qui s'était
        
        
          sauvé à Athènes, n'étant pas r e n t r é dans
        
        
          les délais qui l u i ont été accordés, un nou–
        
        
          veau délai de dix jours l u i est accordé
        
        
          pour se p r é s en t e r devant le tribunal. S i ,
        
        
          à son expiration, le susdit ne s'est pas
        
        
          présenté, i l sera considéré comme rebelle
        
        
          à l a l o i , déchu de ses droits civiques et
        
        
          jugé par défaut. Pendant ce jugement ses
        
        
          biens seront confisqués, sans qu'il puisse
        
        
          faire valoir aucune espèce d'opposition
        
        
          dans l'avenir. L a force publique devra
        
        
          l'arrêter partout où elle le rencontrera.
        
        
          Le nommé Ha l i l Ha l i d , vice-consul à
        
        
          Londres, accusé d'avoir fait partie de la
        
        
          rédaction d'un journal paraissant à Lo n –
        
        
          dres et d'avoir inséré dans cette feuille des
        
        
          articles d'un caractère félon, n'ayant pu
        
        
          être saisi, i l l u i est accordé un délai de
        
        
          dix jours pour se présenter devant le tri–
        
        
          bunal. S i , à l'expiration de ce délai, i l ne
        
        
          s'est pas présenté, i l sera considéré comme
        
        
          rebelle à la l o i , déchu de ses droits c i v i –
        
        
          ques et jugé par défaut. Pendant ce juge–
        
        
          ment ses biens seront confisqués sans
        
        
          qu'il puisse formuler aucune réclamation
        
        
          dans la suite. L a force publique devra
        
        
          l'arrêter partout où elle le rencontrera.
        
        
          P . Q.
        
        
          Fonds A.R.A.M