Le catholicos, après avoir présenté ses hom–
mages à S. M . I. le Sultan, a prononcé, en
langue turque, un discours où il a dit que
l'iradé impérial sanctionnant son élection avait,
produit, tant en lui que chez ses ouailles, une
très vive reconnaissance et que sa réception
d'aujourd'hui par S. M . I. le Sultan constituait
un nouveau bonheur pour lui et pour ses
ouailles. Le catholicos a terminé en assurant le
Souverain que tous ses efforts tendront à rem–
plir sa mission en conformité de la volonté
impériale.
11
a ajouté que les Arméniens placés sous sa
juridiction religieuse forment, nuit et jour, des
vœux pour la prolongation des jours précieux
de S. M . I. le Sultan.
Sa Majesté, en répondant, a bien voulu
témoigner sa haute satisfaction pour les senti–
ments sincères exprimés par le catholicos. Le
souverain a ajouté qu'il est déjà sûr de la fidé–
lité du catholicos envers le gouvernement impé–
rial et qu'il a été très satisfait en apprenant que
partout où il a été, le catholicos a prêché à ses
ouailles une entière fidélité et un complet dé –
vouement envers le trône. Le souverain a
chargé le catholicos de transmettre ses saluta–
tions à sa communauté.
A u cours de cette audience, S. M . I. le Sultan
a été également d'une bienveillance toute par–
ticulière envers S. B. Mgr Ormanian, patriarche
arménien de Constantinople.
A l'issue de l'audience, les deux patriarches
ont fait visite à S. E . Tahsin pacha, premier
secrétaire. Son Excellence a informé le catholi–
cos que S. M . I. le Sultan avait bien voulu
conférer des décorations de
l'Osmanié
et du
Medjidié
aux personnes de sa suite.
A son retour à Coum Capou, le catholicos a
expédié en province un télégramme circulaire
annonçant à ses vicaires, sa réception par
S: M . I. le Sultan, et leur ordonnant de faire
célébrer des services d'actions de grâce à l'in–
tention du souverain.
Le catholicos de Cilicie fera, aujourd'hui,
ses visites officielles à S. A . le grand vizir et à
S. A . le ministre de la justice et des cultes, à
S. A . le Chéik-ul-Islam et aux ministres.
Les affaires sont les affaires.
Constantinople,
27
septembre.
L'ambassadeur d'Angleterre, qu i jus–
qu ' i c i appuyait chaudement la mise en
vigueur de la nouvelle l o i du timbre, a
brusquement c h a n g é d'attitude et for–
mu l é des demandes qu i rendront de
nouveau illusoire la l o i sur le point
d'être a pp l i qu é e en partie.
Constantinople,
29
septembre.
Le contrat avec les Forges du Creu-
sot pour la livraison de quatre torpil–
leurs a été signé aujourd'hui. Les tor–
pilleurs doivent être livrés avant le
I
e r
juillet i q o 5 . Le p r i x , par torpilleur,
est de
22
.5
oo L . t.
Constantinople, 4 octobre.
L a Liste civile dont d é p e n d e n t toutes
les sources de pétrole de l'empire, a
au t o r i s é la Société des chemins de fer
d'Anatolie à faire des sondages en Mé –
sopotamie, dans les domaines de la
couronne. Elle s'est engagé e à donner
les concessions d'exploitation à des
Sociétés allemandes au cas où les son–
dages donneraient de bons r é s u l t a t s .
C o n s t a n t i n o p l e ,
4
octobre.
L a concession du
-
câble Constanti-
nople-Costanza vient d'être signée.
(
Le
Temps.)
C o n s t a n t i n o p l e ,
7
octobre.
Ap r è s le Selamlik d'aujourd'hui, le
Sultan a reçu en audience
l
'
ambassa–
deur italien, marquis Imp é r i a l : . Le
marquis Imperiali a remis au Sultan
une lettre autographe du roi d'Italie,
r é pon s e à une lettre autographe du
Su l t an , et a e x p r i mé aussi de vive voix
les remerciements du roi pour les
cadeaux qu i l u i ont été envoyé s .
C o n s t a n t i n o p l e , 8 octobre.
Le sultan a conféré la grand'eroix
du Medjidié aux cardinaux Gotti et
Me r r y del V a l . Ces distinctions sont
con s i dé r é e s comme une preuve des n é –
gociations actuellement en cours entre
la Porte et le Va t i can .
C o n s t a n t i n o p l e
via
Sofia, 9 octobre, 9 h .
10.
Dans l'audience d'hier, l'ambassa–
deur d'Allemagne insista sur la solu–
tion des affaires allemandes en cours,
notamment celle du cadre de Costanza
à Constantinople.
(
Le
Temps).
C o n s t a n t i n o p l e ,
via
Sofia,
11
octobre.
Le Sultan a con s t i t ué une Comm i s –
sion sous la p r é s i d e n c e de Hassan
Fehmi - pacha , ex-gouverneur de Salo–
nique afin d'examiner les nombreuses
r é c l ama t i o n s de la Société des Quais de
Constantinople, dont les privilèges
restent lettre morte ma l g r é les i r adé s .
(
Le
Temps.)
NÉCROLOGIE
E. V1TTO (Anatolio Latino)
Un des hommes qui par ses actes et
par ses écrits ont le plus
généreusement
servi la cause arménienne,
E.
Vitto
(
Anatolio
Latino),
Consul
gèjxèral
dTtalie
à Beyrouth
vient de mourir à
Beyrouth,
après une courte et
doulou–
reuse
maladie.
Dans son beau
livre
G l i A r me n i
e Ze ï t oun ,
il avait rendu
témoignage
à l'héroïsme
des montagnards
zeïtou-
niotes, il avait appris à les
connaître
dans la terrible
insurrection
de
i8g5-
i8g6,
alors qu'avec quinze cents
vieux
fusils à silex, les défenseurs
de la ville
tinrent
tête à
10.000
hommes
de
troupes
régulières
et 3o.ooo
bachi-
bouzouks.
E. Vitto alors Consul dTtalie à A lep,
fut délégué par son gouvernement
et
par les gouvernements
allemand
et
austro-Iiongrois
pour
conclure,
de
concert
avec les Consuls de France,
de
Russie et d'Angleterre,
un accord
entre
les insurgés et le gouvernement
impé–
rial représenté
par
Edhem-Pacha..
De tous les Consuls
européens,
il fut
le plus
énergique
et arriva
ainsi à
sauver du massacre les
20.000
Armé–
niens sans armes réfugiés
à
Zeïtoun.
lorsque fut signé, le
10
février,
l'ar–
rangement
tout à l'honneur
des insur–
gés. Ensuite non seulement, il se montra
plein de cordiale amitié pour les chefs du
mouvement,
mais
aussi il rendit à la
masse des réfugiés
des services
inap–
préciables
en prodiguant
des soins aux
victimes
de l'épidémie,
avec l'aide du
dévoué
médecin de la mission
interna–
tionale, D
1
'
Cav.
Pasquinoli.
Nommé
Consul général à
Beyrouth,
il y fit preuve
des mêmes
qualités de
dévouement
et d'énergie
et lors des
troubles qui éclatèrent
dans cette
ville
l'année dernière (6 septembre),
il s'em–
ploya
activement
à calmer .les
esprits
et par sa vigoureuse
pression sur l'am–
bassadeur
italien,
il obtint,
dans les
trois jours,
la révocation
du
gouver–
neur
Raschid-bey,
voleur et
assassin
comme son auguste
maître.
Par
delà la tombe, le livre
capital
qu'il
laisse sur les Arméniens
conti–
nuera son œuvre:
ses lèvres se sonl
tues, mais ses paroles lui survivent
et
proclament
les hautes
qualités
d'un
peuple que son souverain
extermine
et
que les Européens
ne connaissent
trop
souvent
que par les mensonges
de la
presse
hamidienne.
Le nom d'Anatolio
Latino
demeu–
rera à jamais
cher au peuple
armé–
nien et à ceux qui en Europe
se sont
fait un devoir de le
défendre.
Fonds A.R.A.M