W a s h i n g t o n , 5 a o û t .
        
        
          V u l'état des relations avec la T u r –
        
        
          quie, le secrétaire d'Etat Hay a inter–
        
        
          r ompu ses vacances et est revenu ici
        
        
          pour une semaine. Dans un Conseil de
        
        
          cabinet tenu aujourd'hui sous la prési–
        
        
          dence du p r é s i d e n t Roosevelt, on s'est
        
        
          o c c up é de la question turque. Les cer–
        
        
          cles officiels sont i n d i g n é s par l'attitude
        
        
          dilatoire de la Porte.
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Reuter.)
          
        
        
          C o n s t a n t i n o p l e , 8 a o û t .
        
        
          L a légation des Etats-Unis n'a pas
        
        
          encore reçu de r é p o n s e de la Porte.
        
        
          L'avis général est que l'envoi de
        
        
          l'escadre des Etats-Unis à Smy r ne
        
        
          amè n e r a un r è g l eme n t rapide de la
        
        
          question en faveur des Etats-Unis,
        
        
          avant m ê m e l'arrivée de la flotte.
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Reuter.)
          
        
        
          •
        
        
          W a s h i n g t o n , 8 a o û t .
        
        
          M . Ha y a dit aujourd'hui brusque–
        
        
          ment à Chekib-bey, ministre de T u r –
        
        
          quie, que la patience du gouvernement
        
        
          des Etats-Unis était presque à bout.
        
        
          On pense que Chekib-bey c ommu n i –
        
        
          quera i mmé d i a t eme n t cet incident à la
        
        
          Porte.
        
        
          Le charbonnier
        
        
          
            Hannibal
          
        
        
          a qu i t t é
        
        
          L i s bonne à destination de Smy r ne pour
        
        
          porter du charbon à la flotte amé r i –
        
        
          caine.
        
        
          W a s h i n g t o n , 9 a o û t .
        
        
          A u Conseil de cabinet, M . Ha y a
        
        
          e xp l i qu é pourquoi la flotte amé r i c a i n e
        
        
          
            
              s.
            
          
        
        
          été envoyé e à Smy r ne , mais i l ne
        
        
          croit pas le momen t opportun pour en
        
        
          donner tous les motifs en public. De
        
        
          nouveaux pourparlers viennent de s'en–
        
        
          gager avec la Porte. S'ils n'aboutissent
        
        
          pas, le ministre amé r i c a i n quittera
        
        
          Constantinople et se rendra à bord du
        
        
          vaisseau ami r a l . Il en résultera une
        
        
          situation qu i ne sera pas sans g r a v i t é .
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Havas.)
          
        
        
          L o n d r e s ,
        
        
          10
        
        
          a o û t .
        
        
          M . Le i s hma nn , ministre des É t a t s -
        
        
          Un i s à Constantinople, a reçu l'ordre
        
        
          de suspendre les relations diplomati–
        
        
          ques avec la Tu r q u i e , à moins que les
        
        
          demandes des É t a t s -Un i s ne reçoivent
        
        
          satisfaction.
        
        
          Lorsque la flotte amé r i c a i n e sera à
        
        
          Smy r ne , M . Le i s hma nn devra se rendre
        
        
          à bord d'un des navires pour y attendre
        
        
          la décision du gouvernement turc.
        
        
          C o n s t a n t i n o p l e ,
        
        
          10
        
        
          a o û t .
        
        
          L a d émo n s t r a t i o n maritime amé r i –
        
        
          caine devant Smy r ne , qu i est i mm i –
        
        
          nente, met dans un grand embarras les
        
        
          cercles dirigeants turcs, é t an t d o n n é e
        
        
          l'impossibilité de satisfaire actuelle–
        
        
          ment les r é c l ama t i o n s p é c un i a i r e s des
        
        
          Amé r i c a i n s , par suite des grandes diffi–
        
        
          cultés que rencontre l'émission d'un
        
        
          emprunt d'unification et du refus des
        
        
          bailleurs de fonds ordinaires de faire
        
        
          de nouvelles avances au T r é s o r , à bout
        
        
          de ressources.
        
        
          L o n d r e s ,
        
        
          10
        
        
          a o û t .
        
        
          On annonce de Constantinople à un
        
        
          journal du matin l'arrivée prochaine
        
        
          de l'escadre amé r i c a i n e à Smy r ne , ce
        
        
          qu i cause une grande i n q u i é t u d e dans
        
        
          les mi l i eux maritimes.
        
        
          V i e n n e ,
        
        
          10
        
        
          a o û t .
        
        
          A propos du conflit t u r c o - amé r i c a i n ,
        
        
          la
        
        
          
            Neues Wiener Tagblatt
          
        
        
          de Vienne
        
        
          consacre un i n t é r e s s an t article à l'acti–
        
        
          vité des missions amé r i c a i n e s en A n a -
        
        
          tolie et aux rapports de la n a t i on a l i t é
        
        
          a r m é n i e n n e avec les Etats-Unis.
        
        
          No n seulement, écrit notre con f r è r e ,
        
        
          le gouvernement amé r i c a i n
        
        
          r é c l ame
        
        
          au Sultan une i n d emn i t é pour les pro–
        
        
          priétés de sujets amé r i c a i n s dé t r u i t e s
        
        
          durant les derniers troubles d ' A rmé n i e ,
        
        
          mais exige que les passeports amé r i –
        
        
          cains, pour tous ses sujets, à quelque
        
        
          race ou religion qu'ils appartiennent,
        
        
          soient respectés par les au t o r i t é s tur–
        
        
          ques. E n d'autres termes i l demande
        
        
          que, sur la foi des documents amé r i –
        
        
          cains, les policiers turcs soient tenus
        
        
          de délivrer sans exception, m ê m e s'il
        
        
          s'agit d ' A r mé n i e n s , le
        
        
          
            teskereh
          
        
        
          néces–
        
        
          saire pour voyager à l ' e n t é t i e u r du
        
        
          pays.
        
        
          Dans diverses r é u n i o n s qui ont eu
        
        
          lieu à l'occasion de la pé r i ode électorale
        
        
          cette exigence a été p r é s en t é e comme
        
        
          une nécessité au nom de la d i gn i t é na–
        
        
          tionale. Les deux partis p r é s i den t i e l s
        
        
          l u i ont fait place dans leur progamme.
        
        
          Dès à p r é s en t le secrétaire d'Etat a m é –
        
        
          ricain a engagé des pourparlers avec la
        
        
          Porte et la Russie, pour obtenir des
        
        
          concessions des.deux pays, et se créer
        
        
          des droits à la gratitude des intéressés,
        
        
          en outre des nombreux prosélytes des
        
        
          missions amé r i c a i n e s .
        
        
          Depuis une trentaine d ' a n n é e s la pro–
        
        
          pagande amé r i c a i n e en Anatolie et en
        
        
          A r mé n i e a pris une activité remarqua–
        
        
          ble, qui n'est pas restée sans influence
        
        
          en ce qu i concerne le sort de la natio–
        
        
          nalité a r mé n i e n n e . Aidés par des dons
        
        
          p r é c i e ux , — l ' Amé r i q u e à e nvoy é cha–
        
        
          que a n n é e en A r mé n i e plus d'un demi-
        
        
          m i l l i o n de dollars r é u n i s par souscrip–
        
        
          tion, — les missionnaires amé r i c a i n s
        
        
          ont créé dans un pays r u i n é des établis–
        
        
          sements de bienfaisance, h ô p i t a u x , or–
        
        
          phelinats, et écoles. Ils d é p a s s e n t en
        
        
          activité les mechitaristes et les assomp-
        
        
          tionnistes ainsi que les évangélistes a l –
        
        
          lemands. A Kaisarieh, par exemple, se
        
        
          trouve une station centrale du ressort
        
        
          de laquelle sont trois vilayets anato-
        
        
          diens; elle exerce son influence sur
        
        
          deux écoles s up é r i e u r e s de g a r ç o n s , un
        
        
          lycée de jeunes filles,
        
        
          29
        
        
          écoles p r ima i –
        
        
          res, trois h ô p i t a u x . A Kh a r p o u , à Siwas,
        
        
          à Er ze r oum sont installées é g a l eme n t
        
        
          des stations centrales. E n totalité, les
        
        
          Amé r i c a i n s po s s èden t plus de
        
        
          120
        
        
          éta–
        
        
          blissements, fréquentés par quatre à
        
        
          cinq mille élèves, A r mé n i e n s pour la
        
        
          p l upa r t ; une petite q u a n t i t é est de na–
        
        
          tionalité grecque.
        
        
          Paris,
        
        
          11
        
        
          a o û t .
        
        
          Le conflit entre les Et a t s -Un i s et la
        
        
          Tu r qu i e porte sur les points suivants :
        
        
          Octroi de privilèges s p é c i a u x a u x éco–
        
        
          les et missions amé r i c a i n e s dans l'Asie-
        
        
          Mineure ; payement i mmé d i a t de l ' i n –
        
        
          d emn i t é promise pour les missions ou
        
        
          écoles amé r i c a i n e s d é t r u i t e s par les
        
        
          T u r c s ; élévation des ministre de T u r –
        
        
          quie à Wa s h i n g t o n et des Et a t s -Un i s
        
        
          à Constantinople au rang d'ambassa–
        
        
          deurs. Par cette d e r n i è r e demande, les
        
        
          Et a t s -Un i s montrent le désir de s'éle–
        
        
          ver, dans leurs rapports avec la puis–
        
        
          sance ottomane, au m ê m e rang que les
        
        
          grandes puissances e u r o p é e n n e s .
        
        
          L a Tu r q u i e invoque son manque
        
        
          d'argent pour ne pas satisfaire à la de–
        
        
          mande d ' i n d emn i t é s .
        
        
          Il est certain que la situation finan–
        
        
          cière et les embarras politiques de la
        
        
          Tu r q u i e ne lut permettent g u è r e de se
        
        
          mettre d'autres frais sur les bras.
        
        
          L ' am i r a l Jewell a reçu l'ordre de se
        
        
          rendre à Smy r ne .
        
        
          On mande de Constantinople, à ce
        
        
          sujet, à la date du
        
        
          10
        
        
          a o û t , soir :
        
        
          «
        
        
          L a Porte insiste pour reprendre les
        
        
          n é go c i a t i on s avec le ministre d ' Amé r i –
        
        
          que à Constantinople et pour pou –
        
        
          voir commun i que r directement avec
        
        
          l ' ami r a l .
        
        
          »
        
        
          Le ministre se d é r ob e en déclararrt
        
        
          q u ' i l a déjà épu i s é ses. instructions.
        
        
          Fonds A.R.A.M