cire les frères arméniens. Il critique âpre-
ment l'inertie des gouvernements.
Parlent ensuite l'avocat CORSI et enfin
le professeur GIULIO CAPRIO qui, à propos
de la Finlande se fait interrompre par le
commissaire. Enfin, le professeur Conte lit
l'ordre du jour suivant où l'on substitue à
la formule :
les gouvernements d'Europe,
les mots :
les peuples civilisés
d'Europe,
sur l'observation du professeur Corsoqu'on
ne peut accorder aucune confiance aux
gouvernements :
«
Le peuple de Florence réuni en comice
le
2
g
juin
igo4,
ému par le renouvelle–
ment des massacres accomplis par les Kur–
des, les Tcherkesses et la soldatesque tur–
que contre les Arméniens
sans armes ;
considérant que de tels massacres se repro–
duisent avec une triste périodicité
après
dix ans; reconnaissant que de tels faits,
outre qu'ils constituent une offense très
grave et intolérable aux sentiments d'hu–
manité, sont une infraction aux traités
solennels intervenus entre les puissances
civilisées d'Europe et la Turquie ; déplo–
rant que l'égoïste raison d'Etat ait rendu
vaine et même dérisoire l'action de la di–
plomatie ;
«
Exprime le vœu que des peuples civi–
lisés d'Europe provienne une action éner–
gique qui mette un terme à de telles offen–
ses à la civilisation et au droit des gens ;
«
Augurant que l'esprit des temps nou–
veaux et la solidarité ravisée des peuples
rendront désormais impossibles les violen–
ces par lesquelles des gouvernements qui
se disent civilisés, démembrent contre tout
droit de généreuses nations comme la Po–
logne, persécutent en vertu de préjugés
ethniques les doux el laborieux
Israélites
et détruisent les libres institutions de la
très noble Finlande.
«
Acclame le triomphe de l'idée — au–
jourd'hui utopie, demain réalité splendide
—
d'une Societas gentinni, fédération
des
peuples libres et autonomes sous le seul
empire des lois et animés d'uns seule riva–
lité, celle du travail el du progrès de la
civilisation. »
Un télégramme fut ensuite adressé à
M . Noël Buxton, président du Balkan
Committce.
Le Comice de Sienne.
A Sienne, le Comice eutlieu le
26
juin, à
neuf heures du soir, au Cercle des étu–
diants, sous forme de réunion privée, l'au–
torité préfectorale avant interdit une réu–
nion publique. Le local étant trop petit
pour contenir l'assistance, toutes les Asso–
ciations de la ville avaient adhéré.
Le président BINDI donne la parole à
M . F. VIRGILII, professeur à l'Université,
qui expose les massacres et flétrit la coupa–
ble indifférence de l'Europe officielle.
Le Comice vote par acclamation l'ordre
du jour suivant :
Les citoyens de Sienne de tous les partis
réunis en comice ait Cercle des étudiants,
considérant les horribles événements adve–
nus en Arménie et renouvelés en Macé–
doine, protestent énergiquement
contre la
continuelle violation des principes d'huma–
nités et de justice sacrés, tolérée par les
gouvernements européens et contre laquelle
se révolte unanimement la conscience po–
pulaire.
Expriment le vœu que les gouvernements
exigent de la Turquie l'observation des
traités et assurent le respect de la natio–
nalité des peuples opprimés.
Sur la proposition de l'étudiant A . Picchi,
l'Assemblée envoie son salut aux frères fin–
landais qui combattent le despotisme du
tzar.
Grand déploiement de force publique,
aucun incident.
Le comice de Turin.
Un comité composé de représentants de
tous les partis avait convoqué une réunion
au local de l'Association générale des Ou–
vriers de Tu r i n pour le
26
juin, à trois heu–
res et demie de l'après-midi.
Le président BARBERIS expose les faits el
rappelle l'assentiment unanime de tous les
partis pour une cause de justice.
L'avocat VASCHETTI apporte l'adhésion
de l'association
Pro patria et rege ;
le théo–
logien LONGO expose les horribles événe–
ments d'Orient et regrette l'abstention des
gouvernements.
Le député MORGARI considère comme
plus grave encore que les massacres, l'état
normal des Arméniens et des Macédoniens.
Le climat et la religion ont fait du Turc un
fataliste qui extermine les peuples sujets et
profite des jalousies mutuelles de la diplo–
matie européenne qui refuse d'appliquer
le traité de Berlin.
Au nom des républicains, l'avocat GORANI
déclare inutile toute protestation verbale de
la vieille Europe et fait l'apologie de la Ré–
volution purificatrice et justicière.
Après l'ouvrier C AU L A etl'avocat BOLLATI,
l'employé des chemins de fer VIATTI pro–
pose d'ouvrir une souscription pour les
comités insurrectionnels arméniens : la
présidence accepte et étudiera cette résolu–
tion.
Le comice se termine par l'adoption d'un
ordre du jour énergique en faveur de l'Ar–
ménie et de la Macédoine.
Le comice de Reggio di Calabria.
Le comice convoqué le
26
juin au théâtre
communal de Reggio di Calabria sur l'ini–
tiative de la Chambre du travail, a réussi
au-delà de tout espoir. Malgré un grand
déploiement de forces policières et même
militaires, la réunion, très nombreuse, s'est
passée dans le calme le plus parfait.
t e président, D
R
D E ROSA, dans une lan–
gue savante et ornée, rappelle les effroyables
massacres d'Arménie et de Macédoine, et
envoie son salut aux martyrs et aux oppri–
més.
L'ingénieur BOCCAFCMI apporte l'adhésion
de la franc-maçonnerie et attaque la diplo–
matie. Le commissaire l'interrompt, ainsi
que l'avocat D E L L ' A R C A . L'honorable T R I -
PEPI est acclamé quand i l dit qu'il ne criera
pas : «A bas la Turquie ! » pour ne pas
être interrompu.
L'ordre du jour suivant est adopté à
l ' u n a n i m i t é :
Considérant les engagements solennels
plusieurs fois pris par la Turquie à
l'égard de l'Europe et par l'Europe envers
les peuples apprimés par la Turquie;
Considérant les périls que ferait courir
à l'Europe une nouvelle insurrection en
Macédoine el en Arménie, el l'impossibi–
lité d'éviter le recours à ce moyen suprême
de la part de la population réduite au dé–
sespoir ;
Réclame l'exécution des traités et, en
particulier du traité de Berlin, l'adoplion
des réformes et l'institution du contrôle
européen sans lequel touce soi-disant amé–
lioration n'est qu'une fiction et une du–
perie .
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