et de Feh im- bey , chef de l a police d u
        
        
          palais, qu i ma c h i n a toute l'intrigue contre
        
        
          Kema l e d d i n ; icet homme de bonne fa–
        
        
          mille, qu i n'a m ê m e point l'excuse de pra–
        
        
          tiquer l'espionnage comme gagne-pain,
        
        
          mais qu i exerce son mé t i e r par une sorle
        
        
          d'ignoble dilettantisme n' a r e ç u qu'une
        
        
          blessure l é g è r e . L a rue de P é r a cependant
        
        
          n ' e û t pas é t é d é p a r é e , si l'on eut c e s s é d'y
        
        
          voir c i r cu l e r , épiant les devantures des
        
        
          cafés, l'oreille tendue aux conversations,
        
        
          ce mauvais d r ô l e à face bouffie et terreuse.
        
        
          
            Le " Figaro " et l'ambassade turque.
          
        
        
          O n - l i l dans
        
        
          
            VEuropéen :
          
        
        
          M . Georges Villiers avait, assigné le
        
        
          
            Figaro
          
        
        
          en un
        
        
          franc tic dommages et intérêts pour l'aire juger qu'il
        
        
          avait le droit de s'opposer à l'insertion dans sa rubri–
        
        
          que sans indication de source des notes que la Turquie
        
        
          communique aux journaux à qui l'unissent des traités
        
        
          de publicité. Le tribunal a contesté ce droit à M . Geor–
        
        
          ges Villiers et proclamé « absolue » l'autorité des d i –
        
        
          recteurs de journaux. Uue voilà donc de beaux jours
        
        
          pour « l'information » hamidienne !
        
        
          Le jugement, qui épargne au
        
        
          
            Figaro
          
        
        
          la dépense de
        
        
          un franc que M . Georges Villiers prétendait lui impo–
        
        
          ser, ne nie point qu'il s'agit d'une publicité d'ordre
        
        
          politique, suivant l'expression m ê m e employée par le
        
        
          plaignant. Il rend hommage à la « prudence conscien–
        
        
          cieuse » dont faisait preuve M . Villiers en refusant
        
        
          d'insérer telles quelles les notes de Mu n i r Pacha. Il
        
        
          proclame que notre confrère a obéi à « un sentiment
        
        
          très élevé de scrupuleuse exactitude » et que l a direc–
        
        
          tion du
        
        
          
            Figaro
          
        
        
          a « résisté » à ce sentiment élevé, qu i
        
        
          n'a é v i d e mm e n t rien de commun avec ceux qu'elle
        
        
          professe elle-même. L e jugement reconnaît tout cela,
        
        
          mais i l refuse son franc à M . Georges Villiers, au
        
        
          nom du « pouvoir absolu » de M . Galmette. L e
        
        
          
            Sic
          
        
        
          
            volo, sic jubro
          
        
        
          a pour dernière forteresse les directions
        
        
          des journaux pour qui le Sultan a des bontés.
        
        
          Gardons, pour conclure, ce mo t de l'avocat du
        
        
          
            Figaro
          
        
        
          au début de sa réplique, mot qui vaut, c'est le
        
        
          cas de le dire, son pesant d'or et. qui r é s u m e heureuse–
        
        
          ment le point de vue de M . Calmette : « Laissons l à
        
        
          tous ces grands mots de dignité de la presse et d'indé–
        
        
          pendance des journalistes, dont parlait tout à l'heure
        
        
          M . le bâtonnier Bourdillou. Ce n'est pas la question... »
        
        
          Peut-être. . .
        
        
          
            Deux jeunes turcs.
          
        
        
          D ' a p r è s
        
        
          
            Die Information
          
        
        
          de Vienne,
        
        
          A b d u l - H a m i d viendrait de remporter un
        
        
          de ces s u c c è s à la fois policiers et d i p l oma –
        
        
          tiques qu i tlattent son g é n i e d'intrigue. L e
        
        
          consul A l i - I l a ï d a r - b e y , l ' un de ses favoris,
        
        
          fît savoir aux jeunes Turcs en r é s i d e n c e à
        
        
          G e n è v e q u ' i l d é s i i a i t acheter toutes les
        
        
          publications parues contre le Su l t a n « et i l
        
        
          entra en relations avec un Ku r d e A b d u r -
        
        
          rhaman B e d i r e t u n T u r c To u n a l i H i l n i i ».
        
        
          Ap r è s de courtes n é g o c i a t i o n s , ceux-ci se
        
        
          d é c l a r è r e n t p r ê t s à vendre au consul l'en–
        
        
          semble des publications et brochures p a rmi
        
        
          lesquels se trouvent des livres de grande
        
        
          valeur. Mu n i r P a c h a , ambassadeur à Pa r i s
        
        
          et à Berne, félicita chaudement A l i - Ha ï d a r
        
        
          qui du m ê m e coup achetait à bon m a r c h é
        
        
          l ' imp r ime r i e jeune turque. Mi s en g o û t , le
        
        
          consul essaya de traiter avec les Com i t é s
        
        
          m a c é d o n i e n , serbe et albanais, mais fut
        
        
          é c o n d u i t par eux : ceux-ci l u i r é p o n d i r e n t
        
        
          à plusieurs reprises qu'ils combattaient
        
        
          [
        
        
          tour la l i b e r t é , la j u s l i c e , l'ordre el la paix
        
        
          dans leur pays et point pour tirer de
        
        
          l'argent du Su l t a n .
        
        
          Il faut ajouter quelques d é t a i l s à la nou –
        
        
          velle d o n n é e par
        
        
          
            Die Information.
          
        
        
          Ab d u r –
        
        
          rhaman Bederhan est le plus jeune des
        
        
          nombreux fils du c é l è b r e chef kurde
        
        
          Bederhan q u i , a p r è s avoir longtemps r é –
        
        
          sisté à la domi na t i on turque, dut finale–
        
        
          ment se soumettre en 1840 et fut e mm e n é
        
        
          à Constantinople d'abord et ensuite dans
        
        
          une île de l'archipel oit i l v é c u t dans une
        
        
          c a p t i v i t é d o r é e . Ab d u r r h ama n Bederhan
        
        
          avait p u b l i é un j o u r n a l ,
        
        
          
            Kurdistan,
          
        
        
          el
        
        
          nous avons d o n n é i c i m ê m e des d é c l a r a –
        
        
          tions, fort louables en leurs termes, faites
        
        
          par l u i à diverses reprises. Qu a n t à T o u -
        
        
          n a l i - H i l m i , qu i fut
        
        
          secrétaire
        
        
          d'ambassade
        
        
          à Madrid, c'est un t r è s é t r a n g e person–
        
        
          nage qu i adresse de lemps à autre des
        
        
          d i s c ou r s , d'ailleurs assez obscurs, mais
        
        
          subversifs au peuple turc, p u i s a des inter–
        
        
          valles à peu p r è s r é g u l i e r s , fait la paix
        
        
          avec Hami d et en relire quelque profil. Il
        
        
          est t r è s possible q u e T o u n a l i - H i l m i et
        
        
          Ab d u r r h ama n Bederhan aient c r u licite
        
        
          et m ê m e mé r i t o i r e , de d é t o u r n e r vers leur
        
        
          caisse une partie des richesses i mp é r i a l e s
        
        
          en vendant au poids de l'or des paperasses
        
        
          sans grande valeur. Mais ces s u b t i l i t é s tle
        
        
          la conscience orientale q u i permettent à
        
        
          quelques
        
        
          jeunes t u r c s
        
        
          d ' é m a r g e r à
        
        
          Y l d i z et de se p r oc l ame r les adversaires
        
        
          i r r é c o n c i l i a b l e s du s u l t a n , demeurent i n –
        
        
          c omp r é h e n s i b l e s pour nous ; et si les faits
        
        
          r a c o n t é s par
        
        
          
            Die Information
          
        
        
          sont exacts,
        
        
          voilà deux J eune s -Tu r c s q u i devront ces–
        
        
          ser, en Eu r o p e , d é j o u e r aux r é v o l u t i o n –
        
        
          naires et aux a p ô t r e s d'une bonne Cause.
        
        
          P . Q .
        
        
          CoLipitres de journaux
        
        
          
            Agence OBSERVER
          
        
        
          Wien X I , I. Turkenstrasse,
        
        
          
            
              \*7
            
          
        
        
          S U C C U R S A L E S A
        
        
          
            Budapest, Genève, Londres,
          
        
        
          
            New-York,
          
        
        
          
            Paris, Rome,
          
        
        
          
            Stoekholm.
          
        
        
          LIRE :
        
        
          
            L'EUROPÉEN
          
        
        
          OouT-riei' International Hebdomadaire
        
        
          P O L I T I Q U E ,
        
        
          D R O I T
        
        
          I N T E R N A T I O N A L
        
        
          Q U E S T I O N S
        
        
          S O C I A L E S ,
        
        
          L I T T É R A T U R E S . A R T .
        
        
          Direction: C h . « S E Î I C i I V O1 5 O^> (Paris)
        
        
          Rédacteur en cliet : A . FERDINAND I I E R O L D .
        
        
          2 4 ,
        
        
          r u e D a u p h i n s , P A R I S (vi*)
        
        
          Articles de M M . Frédéric P A S S Y , Francis de P K E S S E N S È
        
        
          John.-M. R O B E R T S O N . D> M . K R O N E N B E R G , A . A U L A R D
        
        
          Marcel
        
        
          C O L L I È R E , Xavier de R I C A R D , Raoul
        
        
          A L L I E R .
        
        
          A n d r é F O N T A I N A S , Pierre Q U I L L A R D . Georges E E K H O U D .
        
        
          
            DOCUMENTS
          
        
        
          
            Correspondance diplomatique sur les
          
        
        
          
            affaires de Zeïtoun (Octobre 1895-
          
        
        
          
            Avril 1896.)
          
        
        
          
            (
          
        
        
          
            Livre Jaune de 1897).
          
        
        
          N " o3 .
        
        
          T É L É G R A M M E
        
        
          d u C o n s u l i t a l i e n en m i s –
        
        
          s i o n à Z e ï t o u n . C o m m u n i q u é pa r
        
        
          S. E x c .
        
        
          M .
        
        
          P A N S A ,
        
        
          Am b a s s a d e u r
        
        
          d ' I t a l i e à C o n s t a n t i n o p l e .
        
        
          
            Zeitoun, 5 février
          
        
        
          
            i8gô.
          
        
        
          Télégramme collectif à communiquer aux six
        
        
          Ambassades :
        
        
          «
        
        
          Les chefs de la minorité des Zeïtounlis,
        
        
          qui est le parti militaire dont nous attendions la
        
        
          réponse aujourd'hui, nous ont remis leur décla–
        
        
          ration signée, qu'ils adoptaient toutes les de–
        
        
          mandes et réponses de la majorité que nous
        
        
          avions hier, mais avec la modification suivante :
        
        
          plus de garnison ottomane à Zeïtoun. »
        
        
          VITTO.
        
        
          N " 94-
        
        
          M .
        
        
          P .
        
        
          C A M B O N ,
        
        
          Amb a s s a d e u r de l a
        
        
          R é p u b l i q u e f r a n ç a i s e à C o n s t a n t i –
        
        
          n o p l e , à
        
        
          M .
        
        
          B A R T H É L É M Y ,
        
        
          C o n s u l
        
        
          f r a n ç a i s en m i s s i o n à Z e ï t o u n .
        
        
          
            Péra, 8 février
          
        
        
          
            i8g6.
          
        
        
          Télégramme collectif des six Ambassadeurs
        
        
          pour les quatre Consuls :
        
        
          «
        
        
          La Porte nous fait savoir qu'EUe transmet à
        
        
          Edhem Pacha l'ordre d'accepter les conditions
        
        
          suivantes :
        
        
          «
        
        
          i° Les armes de guerre seront rendues par
        
        
          les habitants de Zeïtoun. Si des armes de même
        
        
          nature sont entre les mains des musulmans de
        
        
          la vallée, elles leur seront retirées. Les armes de
        
        
          chasse, fusils vieux modèles, pistolets et poi–
        
        
          gnards seront laissés à leurs détenteurs. (L'auto–
        
        
          rité ottomane nie que des armes de ce genre
        
        
          aient été confisquées.)
        
        
          « 2
        
        
          °
        
        
          Une amnistie générale sera accordée. Les
        
        
          quelques Hintchakistes étrangers seront simple–
        
        
          ment expulsés du territoire de l'Empire.
        
        
          «
        
        
          Au cas où des habitants de Zeïtoun auraient
        
        
          eu à souffrir de crimes de droit commun, ils
        
        
          conserveront la faculté d'en poursuivre la répa–
        
        
          ration devant les tribunaux ordinaires.
        
        
          3
        
        
          ° Le Sultan est disposé à dégrever le « Miri »
        
        
          et à abandonner les arriérés d'impôts ainsi qu'à
        
        
          renoncer à la reconstruction de ia caserne, mais
        
        
          ces concessions ne devront pas être une condi–
        
        
          tion de l'arrangement, elles devront être solli–
        
        
          citées de la bienveillance de Sa Majesté.
        
        
          « 4
        
        
          ° La question du Caïmacan chrétien sera
        
        
          réglée conformément à l'acte général des
        
        
          Réformes.
        
        
          « 5
        
        
          ° La demande de la minorité relative à la
        
        
          suppression de la garnison turque n'est pas
        
        
          admise.
        
        
          Fonds A.R.A.M