des instructions pour intervenir dans
le but d'amener la soumission des
A rmé n i e n s r é v o l u t i o n n a i r e s du Sas–
soun.
(
Reuter.)
Gonstantinôple, 5 mai.
L a Russie a i n s t i t ué un nouveau
consulat à Bitlis pour mieux surveiller
les é v é n eme n t s en A r mé n i e . Le- titu–
laire de ce poste, M . Ch i r k ow , a qu i t t é
Tiflis hier pour B i t l i s .
(
Frankfuster
Le items.;
Constantinople, 12 mai.
Co n f o rméme n t aux instructions de
leurs gouvernements, les ambassadeurs
de France, de Russie et d'Angleterre
ont prescrit à leurs consuls dans la
r é g i on de Mo u s h de veiller à la protec–
tion des A rmé n i e n s et de se concerter
é v e n t u e l l eme n t sur les mesures à pren–
dre à cet effet.
E u x - même s appellent de nouveau la
s é r i e u s e attention de la Porte sur l ' o –
bligation qui l u i incombe de p r é v e n i r
tout excès de la part de ses troupes.
Constantinople, 12 mai.
Le s consuls russe, anglais et fran–
çais de B i t l i s se rendent demain à.
Mou s h et de là dans le territoire a r mé –
nien i n s u r g é pour n é g o c i e r une cessa–
tion des ho s t i l i t é s , a p r è s l ' é che c de la
mission a r mé n o - t u r q u e qui poursuivait
le même but.
(
Frankfurter
Zeitung).
L'action du Patriarchat.
Constantinople, 29 avril.
D ' a p r è s des informations de source
turque, le vali de Bitlis ainsi que les
é v ê qu e s a rmé n i e n s de Bitlis et de
Mou s h se sont rendus à Sh i nken (?),
au pied des montagnes du Sassoun, et
ont e n v o y é , à An t r an i k , Av a k c l , s u p é –
rieur du couvent de S o u r p o h a n n è s ,
pour l u i demander de se soumettre.
An t r an i k a refusé de recevoir Av a k e l .
A la suite de cela, on doit s'attendre à
une marche en avant des troupes justi–
fiée par les circonstances.
(
Pester
Llogd.)
Constantinople, 2 mai.
Le patriarche a rmé n i e n Gr é go r i e n
s'est plaint à la Porte de ce que les
mesures d'exception prises contre les
A rmé n i e n s en As i e -Mi neu r e recom–
mencent i c i -même , ce qui est proba–
blement un effet du mouvement des
bandes au Sassoun. Ces derniers jours,
il y a eu i c i quelques arrestations.
Constantinople, 7 mai.
Le s journaux turcs du 6 ma i pu –
blient les' informations suivantes :
S. B . Mg r . Orman i an , patriarche des
A r mé n i e n s , est allé, hier, au mi n i s t è r e
de la justice et des cultes, où i l a eu
une entrevue avec S. A . Ab d u l - B a h -
maiï pacha, titulaire de ce d é p a r t e –
ment.
S. B . Mg r Orman i an , patriarche des
A rmé n i e n s , a fait, avant hier, une
visite à S. E . M . Constans, ambassa–
deur de Fr ance , et à S. E . M . le mar–
quis Malaspina, ambassadeur d'Italie ;
au premier à l'occasion de son retour
à Constantinople, et au second à l'oc–
casion de son r é t a b l i s s eme n t .
Vartkès.
Constantinople, 2 mai.
M . Bapst, c h a r g é d'affaires de France,
a c h a r g é le premier drogman d'inter–
venir officieusement a u p r è s de la S u –
blime-Porte en ne laissant pas ignorer
que le gouvernement français s'inté–
ressait au sort de Va r t k è s (Agop A h a -
ronian) et de prier le ministre ottoman
des affaires é t r a n g è r e s de s ' e nqu é r i r
a u p r è s de son c o l l è gu e de la justice
qui pourrait ê t r e d o n n é e à cette affaire.
Il semble probable que l'arrêt de mort
pourra être c ommu é .
On nous affirme que l'intervention
du c h a r g é d'affaires de France a été
p r o v o q u é e par des instructions for–
melles e n v o y é e s de Pa r i s et que
M . Emi l e Combes, p r é s i d e n t du Con –
seil, doit partager avec M . De l c a s s é
l'honneur de cette g é n é r e u s e initiative.
Au Caucase.
Tiflis. 12 mai,
Aujourd'hui ont c omme n c é , à la sta–
tion de La z i n s Ka ï a , les d é b a t s du
p r o c è s i n t e n t é à vingt-deux habitants
de la ville d'Arinavir, qu i , en septembre
.
dernier, r é s i s t è r e n t à main a r mé e aux
a u t o r i t é s lorsque le fisc vint saisir les
biens de l'église a rmé n i e n n e .
La réunion de Londres.
Londres, lit mai.
Du 29 j u i n au 1
er
juillet se tiendra à
Londres une r éun i on de parlementaires,
de savants et de publicistes Ang l a i s ,
F r a n ç a i s et Italiens, sans distinction
de partis politiques, qui rechercheront
en commun les meilleurs moyens d'agir,
dans les trois pays, sur l'opinion pu –
blique el par elle sur les gouvernements
en faveur des A r mé n i e n s et en g é n é r a l
des populations o p p r i mé e s de Turqu i e .
'
: — -
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UN ARTIGLE DU " MATIN "
Le Matin
du 14 mai publie l'article s u i –
vant de source é v i d e mm e n t officieuse :
MENACES DE MASSACRE
En Arménie.
—
Le Sultan
reprend sa
revanche.
Action immédiate
de trois
puissances.
La Russie se joint à la France
et à t'Anff le terre.
Au momonl où l'attention générale est tout entière
fixée sur le conflit qui met aux prises la race jaune
avec la race blanche, la Turquie semble prendre à tache
de forcer L'Europe à s'occuper de la question d'Orient,
sans cesse renaissante.
On pouvait croire, en effet, que les ambassadeurs des
puissances à Constantinople, après avoir a r r a c h é à l a
mauvaise grâce de ta Sublime Porte l'entrée en
fonc–
tions dé la gendarmerie internationale en Macédoine,
avaient réussi à assurer au moins pour quelque temps
la paix entre chrétiens et musulmans. Il n'en est rien.
Les efforts de l a diplomatie, c o u r o n n é s de succès en
Macédoine, sont obligés de se porter sur l'Arménie.
Les chrétiens bulgares, serbes, roumains et grecs, peu–
vent espérer voir la lin des exactions de l'administra–
tion turque. Les A r m é n i e n s s'attendent à payer de leur
sang l'exécution du programme de Muerzsteg.
Une dépêche de Constantinople annonçait hier que
les villages de Sassoun avaient été cernés et pris par
les troupes turques. Les
fedats
y
ou révolutionnaires
arméniens, auraient été chassés.
Le district arménien du Sassoun, où commencent à
s'exercer les violences, est très montagneux. A u cours
des derniers massacres de 1890, i l fut le centre de la
résistance chrétienne. Les Turcs et les Kurdes n'osè–
rent pas s'y aventurer.
Il y a déjà deux mois, les ambassadeurs avaient été
obligés de faire des représentations à la Turquie au
sujet des mouvements de troupes dirigées contre l ' A r –
ménie. L a Porte avait répondu, comme toujours, par
des déclarations évasives.
Aujourd'hui, en présence des faits accomplis, les
ambassadeurs de France, d'Angleterre et de Russie
viennent de prendre l'initiative d'envoyer leurs consuls
à Erzeroum, pour se livrer à une enquête. O n espère
qu'en raison de leur diligence, ils arriveront à temps
pour éviter les larges effusions de sang qui semblent
décidées par le Sultan.
Le concours immédiat donné par la Russie à l'action
anglo-française en A r m é n i e est également un fait qu'il
importe de remarquer. E n 1806, en effet, le prince
Lobanoff, ministre des affaires étrangères d'Alexan–
dre III, avait refusé de participer avec l'Angleterre à
une intervention en A r m é n i e .
En ces conditions, il est permis de croire que le
Congrès arménien, qui se tiendra prochainement à
Londres, verra ses résolutions promplement sanction–
nées par l'accord de trois grandes puissances.
LES CAHIERS DE LA QUINZAINE
8,
ru.e de la Sorbonne
Ont publié
Mémoires et Documents pour
la Défense des Arméniens.
Fonds A.R.A.M