de ce qui a été fait, mais simplement com–
pléter. Après avoir marqué que les traités
positifs donnent à l'Europe des droits d'in–
terventions et après avoir réclamé au nom
de ces droits de l'Europe, je crois qu'il se–
rait bon que nous marquions, en nous fon–
dant sur un principe sacré pour nous, que
le droit des peuples de disposer d'eux-
mêmes est imprescriptible, que nous affir–
mions le principe fondamental que l'escla–
vage collectif aussi bien que l'esclavage in–
dividuel est aboli et qu'on n'a pas le droit
de retenir une collectivité en servitude. En
second lieu je voudrais que ce soit au nom
de l'Arménie et de la Macédoine, et non
pas seulement au nom de l'Europe, que
nous élevions la voix dans ces légitimes ré–
clamations.
C'est pourquoi, messieurs, sans le moins
du monde vouloir entraver nos travaux —
c'est la première fois que je prends la pa–
role dans ce Congrès, et si je le fais, c'est .
parce que je m'occupe un peu de ces ques–
tions — je demande au Comité central, qui
dans certains cas a jugé utile de modifier
tels articles qu'il avait dégagés, de vouloir
bien accepter ma motion et d'introduire
dans sa rédaction un paragraphe ayant
pour but d'affirmer le droit des peuples de
disposer d'eux-mêmes et de marquer que
c'est au nom de l'Arménie et de la Macé–
doine que nous faisons notre réclamation.
M . Pierre QUILLARD.
Mes chers collè–
gues, j'ai demandé la parole pour un com–
plément pratique du vœu qui vous est pré–
senté.
Je demande que l'on ajoute au vœu
qu'on pourra profiter, en faveur de l'Ar–
ménie et de la Macédoine, de l'entente heu–
reusement restaurée avec l'Angleterre et
l'Italie. Cela est pratique parce que dans
cette affaire, je le sais par expérience,
nous ne pouvons pas compter sur les Etats
d'oppression* et d'autocratie; le tsar de Rus–
sie est un ennemi aussi féroce des Armé–
niens et des Macédoniens que le sultan de
Turquie, et les cosaques, dans les villages
du Caucase, poursuivent les Arméniens
aussi sauvagement que les zaptiés turcs
dans les vilayets turcs.
Je disais que mon vœu avait un but pra–
tique, je ne dois pas vous cacher que nous
avons organisé une agitation en Angleterre
et en Italie pour une entente avec la France
dans ces questions d'Arménie et de Macér
doine.
(
Applaudissements.)
M . ARCHAWSKI.
J'ai à faire une propo–
sition relative aux affaires étrangères, la
voici :
«
Considérant que les prolétaires de la
Russie et du Japon... »
M . LE PRÉSIDENT.
Il faudrait d'abord
terminer la question en discussion.
M . ARCHAWSKI.
Je demande simple–
ment la permission de lire au Congrès
cette résolution, ce n'est pas un vœu.
M . LE PRÉSIDENT.
Lisez.
M . ARCHAWSKI.
Voici cette résolution:
C o n s i d é r a n t q u e l e s p r o l é t a i r e s de l a R u s s i e et
d u . J a p o n i n c o r p o r é s dans les d e u x a r m é e s belligé–
rantes sont é g a l e m r i n t dignes d ' i n t é r ê t v u q u ' i l s
servent d ' i n s t r um e n t a v e u g l e . d a n s u n e lutte q u i
m é r i t e l a r é p r o b a t i o n de l ' h u m a n i t é et n ' a aucune
r a i s o n d'être a u p o i n t de v u e d u p r o g r è s s u p r ê m e
des i n t é r ê t s h u m a i n s .
L e C o n g r è s de
1904
de l a L i g u e F r a n ç a i s e p o u r
la D é f e n s e des D r o i t s de l ' H o m m e et d u C i t o y e n :
E x p r i m e ses sympathies et sa c o m p a s s i o n a u x
v i c t i m e s de l a guerre russo-japonaise.
Voilà la proposition que je soumets au
Congrès.
M . LE PRÉSIDENT.
Je vais d'abord
mettre aux voix le vœu concernant les
affaires de Macédoine et d'Arménie, vœu
amendé dans le sens de M . Pierre Quillard
qui a demandé qu'au point de vue pratique
on ajoute un paragraphe demandant qu'on
profite de l'entente si heureusement rétablie
entre la France, l'Angleterre et l'Italie pour
agir à Constantinople et amendé aussi dans
le sens indiqué par M . Lucien Le Foyer,
qui demande qu'au lieu d'invoquer pure–
ment et simplement les traités, les conven–
tions, on invoque aussi le principe qui n'est
pas suffisamment indiqué dans le vœu .
Il est entendu que si vous votez le vœu,
ces deux additions y figureront.
Le vœu ainsi amendé est adopté à l'una–
nimité.
M . LE PRÉSIDENT.
Maintenant notre col–
lègue, M . Archawski, nous soumet une mo–
tion dans un esprit humanitaire excellent,
mais je crois qu'il n'entre dans le rôle de
la Ligue des Droits de l'Homme de sous–
crire pour les blessés; que chacun indivi–
duellement apporte son obole, rien de
mieux. Si nous entrions dans cette voie,
rien ne nous empêcherait de souscrire
demain à une autre cause plus ou moins
intéressante et alors nous ne pourrions
plus employer nos fonds à l'action spéci–
fique des Droits de l'homme.
Je vous demande donc de voter une
marque de. sympathie aux victimes de la
guerre mais sans forme d'indemnité pécu–
niaire. (Adopté.)
Le Secrétaire-Gérant
:
J E AN LONGUET.
/
ftMOTION»'Ul'À?S
L'Èmancipalrice
(
Imprimerie),
%1.
pwis-sr
&
CTKiN
J%
Rue de P o n d i c h é r y , 3, Paris.
^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ Ed.
GAUTHIER,
Adminislraleur-déléyué.
(
Syndiqués en Commandite généralisée>
L I R E les Bi ' ocr i iTres pub l i ée s
P A R
L'UNION DES ÉTUDIANTS ARMÉNIENS D'EUROPE
A . V A N D A L (de l 'Académi e Fr ança i se ) :
Les Arméniens et la Réforme de la Turquie.
E . B E R N S T E I N (déput é au Reischtag) :
Die Leiden des armenischen Voîkes und die Pî l ichten Europas.
F R A N C I S D E P R E S S E N S É (déput é à la Chambre française) :
L'Arménie et la Macédoine.
G E O R G B R A N D È S :
Armennie und Europa.
D ' E S T O U R N E L L E S D E C O N S T A N T , D E N Y S C O C H I N , F R A N C I S D E P R E S S E N S É , J AURÈ S ,
L E R O L L E (déput és à la Chambre française).
Fur Arménien und Mazedonien.
Tr aduc t i on allemande des discours p r o n o n c é s au meeting du Ch â t e a u - d ' E a u , par I L S E F R A P A N .
I L S E F R A P A N :
Die armenische Frage.
Fonds A.R.A.M