nommé Yanko Volcoff a été tué, mais les Turcs
          
        
        
          
            prétendent
          
        
        
          
            qu'il s'est suicidé: dix des habitants de Gabrovo.
          
        
        
          
            district
          
        
        
          
            de Xanthi.
          
        
        
          
            onl été condamnés
          
        
        
          
            à
          
        
        
          
            IO-I5
          
        
        
          
            ans de travaux
          
        
        
          
            forcés el se trouvent dans la prison sous prétexte
          
        
        
          
            qu'ils
          
        
        
          
            avaient été dénoncés comme révolutionnaires
          
        
        
          
            par
          
        
        
          
            Yanko
          
        
        
          
            Volcoff.
          
        
        
          
            Kirkilissé. —
          
        
        
          
            Dans le village Kachevo toutes les mai–
          
        
        
          
            sons onl élé pillées,
          
        
        
          
            l'église a été profanée,
          
        
        
          
            un grand
          
        
        
          
            nombre d'habitants ont été
          
        
        
          
            assassinés.
          
        
        
          
            Les villages Tasch-Tépé,Kischirnik,Elmadjik,
          
        
        
          
            Erekler,
          
        
        
          
            Koptchai? et Koria ont subi le même
          
        
        
          
            son.
          
        
        
          
            Rien qu'à Erekler, vingt Bulgares ont été
          
        
        
          
            assassinés.
          
        
        
          
            Dans le ca^a même de Kirkilissé
          
        
        
          
            les viols commis par les
          
        
        
          
            troupes et les bachibouzouhs sont si nombreux,
          
        
        
          
            qu'il est
          
        
        
          
            rare aujourd'hui de rencontrer dans cette région une fille
          
        
        
          
            vierge au-dessus de
          
        
        
          
            
              12
            
          
        
        
          
            ans.
          
        
        
          
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            Nous prions ceux de nos abonnés dont l'abonne–
          
        
        
          
            ment vient d'expirer de vouloir bien renouveler dans
          
        
        
          
            le plus bre f délai.
          
        
        
          
            Le prochain numéro de « P r o Arme n i a » paraîtra
          
        
        
          
            seulement le
          
        
        
          
            1
          
        
        
          
            er
          
        
        
          
            décembre, le présent numéro étant
          
        
        
          
            triple.
          
        
        
          
            LA QUINZAINE
          
        
        
          Diplomatie et Opinion publique
        
        
          Les Spartiates avaient coutume de montrer à leurs
        
        
          enfants des hilotes ivres afin de leur inspirer l'horreur de
        
        
          l'ivrognerie. Il faut de m ê m e rappeler solennellement aux
        
        
          peuples les fautes et les crimes que leurs ma î t r e s c omm i –
        
        
          rent dans le passé afin qu'ils interdisent à leurs ma î t r e s du
        
        
          présent de les pe r pé t ue r ou de les renouveler. Dans la
        
        
          grande r é un i on internationale du
        
        
          
            ib
          
        
        
          octobre, Ang l a i s ,
        
        
          Italiens et F r a n ç a i s d é n o n c è r e n t impitoyablement la poli–
        
        
          tique i nhuma i ne et stupide de leurs gouvernants : si le
        
        
          ministère anglais qu i signa la convention de Chyp r e eut le
        
        
          tort inexpiable de remettre sous le joug hami d i en les popu–
        
        
          lations de Ma c édo i ne libérées en partie par le traité de
        
        
          San-Stefano, i l ne faut pas oublier que la protection ouver–
        
        
          tement d o n n é e par l'empereur d'Allemagne à Ab d u l - Ham i d ,
        
        
          lors des massacres a r mé n i e n s , eû t été illusoire sans la
        
        
          connivence tacite de la France et de la Rus s i e ; le prince
        
        
          Hobanoff, qu i est mort, et M . Gabriel Hano t aux , qu i se
        
        
          survit e n v i r o n n é de l'universel mé p r i s , s ' oppo s è r en t de
        
        
          toutes leurs forces aux seules solutions q u i eussent fait
        
        
          i mmé d i a t eme n t cesser les grandes tueries. Les successeurs
        
        
          de ces deux ministres ne doivent pas envier de leur être
        
        
          comparés dans l'histoire.
        
        
          H s'est fait depuis cette é poqu e en France et en Europe
        
        
          un changement notable. Al o r s toute voix libre était étouffée;
        
        
          aujourd'hui, ap r è s sept ans de silence, le professeur Lortet,
        
        
          doyen de la Fa c u l t é de mé d e c i n e , peut enfin révéler les
        
        
          faits dont i l fut t émo i n à Payas et ailleurs, sans être me n a c é
        
        
          de révocation, et l'horreur en est telle que les personnes les
        
        
          mieux i n f o rmé e s des mé t h o d e s hamidiennes, M . Vi c t o r
        
        
          Bérard, par exemple, n'y pourraient ajouter foi, si elles ne
        
        
          connaissaient pas la véracité du t émo i n .
        
        
          A i n s i , en France, g r â c e à la divulgation de documents
        
        
          précis et certains, l'opinion publique est maintenant avertie.
        
        
          Dès le mois de février dernier, la présence au Ch â t e a u -
        
        
          d'Eau d'orateurs appartenant à des partis violemment
        
        
          hostiles sur tout autre point attesta que cette opinion était
        
        
          unan ime de l ' ex t r ême gauche socialiste à l ' ex t r ême droite
        
        
          catholique et royaliste. Mais dans tous les pays un des argu–
        
        
          ments habituels des hommes d'Etat soi-disant réalistes est
        
        
          qu'ils ne peuvent agir seuls et sans le concours de gouver–
        
        
          nements é t r a n g e r s .
        
        
          Ils devront renoncer à cet argument qu i a trop servi :
        
        
          ap r è s les r é u n i o n s de Paris, les Comices de Mi l a n et de
        
        
          Rome , les
        
        
          200
        
        
          meetings o r gan i s é s en Angleterre, l'Assem–
        
        
          blée internationale du
        
        
          25
        
        
          octobre a fait la preuve que pour
        
        
          clore, trop tard hé l a s ! la pé r i ode des massacres s y s t éma –
        
        
          tiques en A r mé n i e et en Ma c édo i ne une entente était pos–
        
        
          sible entre les trois grandes puissances libérales; celles-ci déci–
        
        
          d è r e n t ap r è s la guerre turco-grecque, du sort de la Crète,
        
        
          ma l g r é l'opposition formelle de l ' Al l emagne , l'abstention
        
        
          boudeuse de l 'Au t r i che -Hong r i e , les r é p u g n a n c e s p r emi è r e s
        
        
          de la Russie, peu favorable à l ' h e l l é n i sme .
        
        
          L a situation respective* des puissances est assez s em–
        
        
          blable à ce qu'elle était alors : l'Allemagne se tient à l'écart;
        
        
          l'Autriche et la Russie, directement intéressées dans les
        
        
          affaires balkaniques sont d'accord p l u t ô t pour ne rien faire
        
        
          que pour établir un r é g ime où leurs ambitions pa r t i cu l i è r e s
        
        
          ne trouveraient pas toutes satisfactions; mais la note, encore
        
        
          timide, de lord Lan s downe demandant un c on t r ô l e effectif
        
        
          de l ' Europe est favorablement acceptée en Italie et i l n'a
        
        
          tenu qu'au ministre français de faire c o n n a î t r e au comte
        
        
          Lamsdorff dans des entretiens récents qu ' i l ne pourrait,
        
        
          le vou l û t - i l , reprendre en Orient la politique de M . Gabriel
        
        
          Hanotaux et du prince Lobanoff :
        
        
          M . Delcassé, pour la Crète, s'était grandement h o n o r é
        
        
          en prenant l'initiative q u ' i l a laissée, cette fois, au ministre
        
        
          anglais; i l avait cependant i n d i q u é , dès l ' anné e d e r n i è r e ,
        
        
          que l'existence m ê m e de l'empire Ottoman était subor–
        
        
          d o n n é e , dans l'esprit du gouvernement français, à des
        
        
          r é f o rme s i mmé d i a t e s et profondes; une a n n é e , et plus de
        
        
          turies continues en Ma c édo i ne et en A rmé n i e n'a pu que le
        
        
          confirmer dans son sentiment d'alors et i l n'aura point à se
        
        
          faire violence pour s'associer aux propositions anglaises et
        
        
          italiennes, au lendemain d'accords nouveaux et de r é c on –
        
        
          ciliations retentissantes, où la vo l on t é commune des peuples
        
        
          intéressés avait d e v a n c é et ou t r epa s s é les négoc i a t i on s et
        
        
          palabres officiels.
        
        
          Il est fâcheux q u ' i l n'ait pu recevoir de la bouche m ê m e
        
        
          des délégués anglais et italiens l'assurance qu'ils étaient
        
        
          d'accord avec leurs gouvernements : les devoirs de sa
        
        
          charge l'en emp ê c h è r e n t ou une crainte exagérée de se
        
        
          compromettre en recevant des hommes aussi notoires que
        
        
          Ma l c om Mac Co l l ou l'illustre a r c h é o l ogu e Evans, à la veille
        
        
          du jour où le comte Lamsdorff arrivait à Paris.
        
        
          Il appartiendrait p r é c i s éme n t au ministre de la nation
        
        
          amie et alliée de faire comprendre à son collègue russe
        
        
          q u ' i l n'est peut-être pas de l'intérêt, bien entendu, de
        
        
          l'empire russe de s'aliéner à tout jamais en Europe, les
        
        
          Fonds A.R.A.M