Agréez, je vous prie, avec nos meilleurs
vœux pour la réussite de la Conférence,
l'assurance de notre solidarité arménophile
et de ma considération très distinguée.
F R A N C I S S E Y M O U R
S T E V E N S O N ,
M . P.
Président de l'Association anglo-arménienne.
L E T T R E D E M . J A M E S B R Y C E .
Chambre des Communes.
Londres, 16 juillet
igo2.
Mon cher Monsieur,
A mon grand regret, il m'est impossible
de ven i r à Bruxelles etd'assisterau Congrès,
des questions très importantes étant actuel–
lement soumises aux délibérations du Par–
lement dont la discussion nécessite ma
présence à Londres.
J'espère profondément que votre Congrès
aura pour résultat de faire comprendre aux
hommes d'État et en général au public eu–
ropéen quelles ont été et quelles sont encore
les souffrances des chrétiens d'Arménie et
quel danger ces souffrances sont pour la
paix de l'Orient. J'ai la certitude que le
Congrès, inspiré par un esprit pacifique et
philanthropique, pourra indiquer les me–
sures qui protégeront d'une façon efficace la
population industrieuse et honnête d'Ar–
ménie (dont l'attachement à son ancienne
foi mérite de lui valoir la vive sympathie
des chrétiens d'Europe) contre les attaques
des Kurdes et la rapacité des fonctionnaires
turcs.
En vous assurant de l'intérêt aussi vivace
que jamais des amis anglais du peuple ar–
ménien, je suis cordialement vôtre
James
B R Y C E .
L E T T R E D E M . R E N D E L
M A R R I S .
Cambridge, 5, l'ark. Terrace.
Cher Monsieur,
Je serais trop heureux de prendre part
aux travaux de la Conférence de Bruxelles
si malheureusement je n'étais lié tout le
mois par des engagements déjà anciens. Je
ne crois pas qu'il soit nécessaire de ma part
de vous réitérer l'assurance de ma sympa–
thie pour la cause arménienne. Voir enfin
respirer le peuple arménien est le plus cher
et, si je puis l'aider de la moindre façon, je
m'y emploierai de tous mes efforts. Je n'ai
pas connu à temps la date fixée pour la con–
férence de telle sorte qu'il m'est impossible
d'y assister.
Sincèrement votre,
R E N D E L
H A R R I S .
L E T T R E D E M . M A L C O L M M A C C O L L .
Devonshire Club, London St-Jame's S. W.
/6
Juillet
igo2.
Mon cher Monsieur,
Je regrette profondément de ne pouvoir
être présent aux réunions du Congrès armé–
nophile de cette semaine. S'il avait eu lieu
à la fin d'août, j'y aurai certainement
asssisté. Mais ce mois durant j'ai des enga–
gements qui m'empêchent de quitter Lon–
dres.
Je me suis intéressé à la question armé–
nienne depuis vingt-cinq ans et j'ai travaillé
durant tout ce temps sans me fatiguer pour
arriver à persuader mes compatriotes de la
responsabilité que l'Angleterre avait assu–
mée dans cette question. Le traité de San-
Stephano délivrait les Arméniens d'un
cruel esclavage et leur accordait de sérieuses
garanties, sous la suzeraineté du Sultan,
pour la liberté de leur culte, leurs exis–
tences, même leurs biens et l'honneur de
leurs femmes.
*•
Le traité de Berlin annula les clauses du
traité de San-Stephano, mais les signataires
de ce traité promirent à la nation armé–
nienne de lui garantir tout ce que le traité
de San-Stephano lui avait accordé. Quel en
a été le résultat ?
Le Sultan n'a pas fait la moindre tenta–
tive pour remplir ses promesses, etles signa–
taires du traité de Berlin n'ont rien fait du
tout pour l'obliger à remplir ses engage–
ments.
Je considère que nous avons là une des
manifestations les plus honteuses et les plus
tristes d'immoralité dans la politique de
l'Europe que l'on ait vu depuis un siècle au
moins.
Mais soyez certain que les nations chré–
tiennes qui ont négligé leur devoir n'échap–
peront à la punition qu'elles ont méritées.
L'Angleterre a la responsabilité' la plus
lourde puisque c'est elle qui fit annuler les
clauses du traité de San-Stephano ; elle a
été la première punie par la désastreuse
guerre de l'Afrique du Sud qui vient seule–
ment de se terminer. Le tour des autres
puissances viendra, et celui de l'Allemagne
en particulier, qui a joué le rôle peu envia–
ble de soutien du Sultan dans toute sa
politique,afin d'obtenirquelques misérables
avantages-politiques et commerciaux.
Mais que les Arméniens ne se découra–
gent pas. Leur cause est juste et Dieu défen–
dra en fin de compte, comme toujours, la
cause de la Justice. Une nation qui reste
digne d'elle-même ne périra pas.
Recevez, mon cher Monsieur, mes senti–
ments de sympathie et de haute considéra–
tion.
Malcolm
M A C C O L L ,
Secrétaire honoraire
du «Comité de Grosvenor House».
L E T T R E I ) ' E . B E R N S T E I N
Des travaux inajournables me rendent
malheureusement impossible d'assister au
Congrès comme c'était mon désir.
Je dois donc vous prier de vouloir bien
accepter par lettre, l'expression de ma pleine
sympathie pour le but du Congrès. Puissent
ses travaux avoir un cours utile et obtenir
le meilleur succès pour délivrer finalement
le peuple arménien de sa présente servitude.
Je ne crois pas avoir besoin de redire au
Congrès mon horreur pour les effroyables
persécutions qui visent à l'étranglement
méthodique du peuple arménien. Sur ces
atrocités sans exemple, il ne peut y avoir
qu'une voix parmi ceux qui pensent libre–
ment. Mais ce n'est pas là le seul mal dont
souffre aujourd'hui le peuple arménien. Le
pire mal, c'est la froide indifférence de
l'Europe officielle, une indifférence qui
trouve son plus sûr appui dans l'ignorance
où se trouve le grand public au sujet des
choses arméniennes, ainsi que dans les pré–
jugés très répandus sur le caractère et le
mode d'activité des Arméniens de Turquie.
Combattre ces préjugés, cette ignorance,
me semble le plus urgent devoir pour les
amis de la cause arménienne. Il est surtout
urgent en Allemagne où ces préjugés, ainsi
que j'ai malheureusement pu m'en con–
vaincre, sont encore plus répandus que
dans d'autres pays. Il est d'autant plus impé–
rieux en Allemagne, que le gouvernement
allemand, dans le concert international, dit
un mot important, et que ce mot, aujour–
d'hui, est favorable au parti de la force,
ennemi du progrès, qui règne aujourd'hui
à Yldiz-Kiosk.
Je fais tous mes efforts pour contribuer
à cette œuvre de divulgation, et en cela je
me sais d'accord avec mes camarades les
membres de la social-démocratie allemande.
La réunion de protestation tenue à Ber–
lin, le
26
juin
1902,
a eu un long retentis–
sement dans la presse socialiste allemande.
Les travaux du Congrès sont assurés
aussi de la sympathie de la social-démo–
cratie allemande.
Toutes les réformes que le peuple Armé–
nien obtiendra pour se délivrer du joug
indigne et mortel sous lequel il gémit
aujourd'hui, seront soutenues par elle très
chaleureusement.
C'est dans cette conviction que j'envoie à
nouveau au Congrès mes plus ardents
vœux de succès.
Edouard
B E R N S T E I N .
L E T T R E D U B O U R G M E S T R E D E S U C K A W A
i
Les soussignés Franz Ritter des Loges,
bourgmestre et député de la ville de Suc-
kawa (Bukowine-Atitriche) et Varti ves Ritter
von P r unku l , propriétaire, vice-bourg–
mestre et président des communautés armé-
Fonds A.R.A.M