D E U X I È M E A N N É E .
—
N°
15.
Le Numéro : France, 40 cent. — Etranger : 50 cent.
10
J U I L L E T
1902.
Pro Armenia
R é d a c t e u r en Chef :
P i e r r e Q T J I L L A R D
Adresser tout
ce qui concerne la Direction
à M. Pierre QU I L L ARD
Î O , R u e I N o l l e t , P a r i s .
A B O N N E M E N T S :
France
8 »
Etranger.
Î O
Paraissant
le io et le 25 de chaque mois
C O M I T É D E R É D A C T I O N :
G. Clemenceau, Anatole France, Jean Jaurès
Francis de Pressensé, E. de Roberty
S e c r é t a i r e de r é d a c t i o n :
J e a n
L O N G U E T
A D M I N I S T R A T I O N :
Rue Monsieur-le-Prince, 10
P A R I S (6«)
Le samedi, de 11 heures à midi.
A B O N N E M E N T S :
France
8 »
Etranger
Î O »
r » H O
V I * V I I : > I V
est en vente,
A l ' Admi n i s t r a t i on , 10, r. Monsieur-le-Prince;
Chez Brasseur, Galeries de l'Odéon ;
—
Bo u l i n i e r , 19, boulevard Saint-Michel ;
A la Société Nouvelle de Librairie, 17, rue Cujas;
A u Ki o s qu e 23, boulevard des Italiens;
—
117,
boulevard des Capucines;
—
27,
boulevard Montmartre;
Chez B l a n c a r d , à Marseille;
—
Co h e n , à Montpellier;
—
Eg g ima n n , à Genève.
S O M M A I R E
:
Envoi d'un ag'ent consulaire à Moush ; Création de nou–
veaux postes consulaires en Turquie d'Asie. — U n
Appel (Baronne Bertha de SUTTNER).
—
L a Quinzaine :
La situation à Moush et à S e ç h e r d (Pierre QUILLARD).
—
L a Rt'union de Berlin (R.). —
Une
Lettre de
M . Joseph DÉNÀIS.
—
Lettre de Mersine. — Le Con–
grès de Bruxelles (Deuxième liste). — Nouvelles
d'Orient : L'incident de Smyrne ; L a condamnation
de Fuad Pacha. — Documents : Projet m i n i m u m de
réformes pour l'Arménie turque.
Le C o n g r è s des A r m é n o p h i l e s se r é u –
nira à Br ux e l l e s les 17 et 18 juillet. Ce u x
des a d h é r e n t s qu i n'auraient pas r e ç u de
lettres de convocation trouveront tous les
renseignements d é s i r a b l e s dans l a jour–
née du 16 et l a m a t i n é e du 17, à l ' Hô t e l de
la Poste (près de l a Poste centrale), o ù un
membre du C om i t é d'organisation se trou–
vera en permanence.
Envoi d'un agent français à Moush.
Créations de nouveaux postes consulaires
en Turquie
û
L'Asie.
Conformément à l'engagement qu'il avait
pris lors de la démarche faite auprès de
lui par les députés Dengs Cochin, comte
Albert de Mun, Francis de Pressensé, Rai-
berti, M. Delcassé, ministre des affaires
étrangères a envogé à Moush un agent
consulaire. Cet agent est arrivé à son
poste.
Nous crogons savoir, d'autre part, que
le Ministre des Affaires étrangères a décidé
d'augmenter- le nombre des agents consu–
laires en Turquie d'Asie,
particulièrement
dans la région comprise entre le golfe
d'Alexandreite,
Diarbékir,
Erzeroum et
Trébizonde, c'est-à-dire tn réalité dans la
Petite et la Grande Arménie.
Actuelle–
ment, la France a, dans cette région, un
consul à Trébizonde; des vice-consuls à
Alexandrette, Angora, Marach, Mersine;
des agents consulaires à Orfa, Sassoun,
Van.
Le gouvernement russe serait décidé
à imiter l'exemple du gouvernement fran–
çais.
TJJ\
APPEL
Le
Neues Wiener -Tagblalt
du 5 juillet
publie un appel de la baronne de Suttner en
faveur des A rmé n i e n s ; cet é l o q u e n t article
a été reproduit en tout ou en partie dans
presque tous les journaux de province
austro-hongrois. Nous en d é t a c h o n s les der–
nières lignes où la baronne de Suttner
indique excellemment l'utilité des protesta–
tions humaines, même quand elles ne sont
point a p p u y é e s par la force brutale :
L e fait de donner son a d h é s i o n au
Co n g r è s de Bruxelles n'implique pas
qu'on y doive prendre part personnelle–
ment, mais ainsi devant l'univers entier
s'affirme l ' un a n imi t é de l'opinion et par
là l'effet mo r a l de toute l'action pro–
tectrice devient plus fort.
Oui h é s i t e r a i t à faire un trait de
plume si par là un seul des o p p r i mé s
qui crient vers le salut pouvait ê t r e
s a u v é ? On devrait au contraire c o l l a –
borer à l ' œu v r e avec d'autant plus de
zèle qu ' i l s'agit de tout un peuple
me n a c é d ' a n é a n t i s s eme n t .
Qu'on ne se dise pas que c'est i nu –
tile et que de telles voix de protestation
et d'intercession sonnent vainement.
Cela changera. Ne voit-on donc pas
comment par dessus toutes les fron–
t i è r e s , un forum se forme devant lequel
est p o r t é e toute injustice contre qui et
où qu'elle s'exerce ? Au s s i longtemps
qu ' i l n'existera pas de tribunal officiel
—
mais cela aussi viendra — où tout
ê t r e , individu ou nation, me n a c é dans
ses biens et sa vie, pourra chercher
justice et salut, j u s q u e - l à c'est cette
r é c e n t e c ommu n a u t é des esprits et des
c œ u r s qui constitue un tel tribunal.
Et ce n'est pas en vain, car toujours
on voit prendre force de l o i et d'auto–
rité toute revendication qui se fait
va l o i r avec une une suffisante p e r s é v é –
rance comme une universelle récla–
mation de la conscience.
Baronne
B E R T H A D E S U T T N E B .
•
LA QUINZAINE
L a situation à Mou s h et à Segherd
On a l u plus haut que le ministre des
Affaires é t r a n g è r e s a d é c i d é d'envoyer
à Mo u s h un agent consulaire et que
celui-ci a déjà rejoint son poste. Cette
dé c i s i on prise à la suite de l a d éma r c h e
faite par M M . Denys Co c h i n , le comte
Al b e r t de Mu n , Fr anc i s de P r e s s e n s é
et Ba i be r t i indique la ferme vo l on t é de
c o n n a î t r e au plus t ô t les brigandages,
meurtres, tentatives de massacre en
grand qui ^sont s i gn a l é s tant à Mo u s h
qu'au Sassoun.
Nou s avons connu un temps où les
ministres ne voulaient pas savoir ce
qui se passait dans ces pays tragiques;
ils laissaient verser le sang et s'en
lavaient les mains. Tout au plus con–
sentaient-ils parfois à p l a i n d r e les morts,
mais ils se gardaient de toute action
Fonds A.R.A.M