P R E M I È R E
        
        
          A N N É E .
        
        
          —
        
        
          N°
        
        
          a o .
        
        
          L e n u m é r o : F r a n c e ,
        
        
          
            4 0
          
        
        
          c e n t . — E t r a n g e r :
        
        
          
            5 0
          
        
        
          c e n t .
        
        
          
            10
          
        
        
          S E P T E M B R E
        
        
          
            1901
          
        
        
          Armen i a
        
        
          
            Rédacteur en chef :
          
        
        
          P i e r r e
        
        
          Q T J I L X A R D
        
        
          Adresser
        
        
          tout ce aui concerne la direction
        
        
          à M. Pierre Quillari
        
        
          
            Î O , r u e N o l l e t ,
          
        
        
          
            P a r i s
          
        
        
          A B O N N E M E N T S :
        
        
          France
        
        
          8 »
        
        
          Étranger
        
        
          
            10 »
          
        
        
          
            Secrétaire de rédaction:
          
        
        
          J e a n
        
        
          L O N G U E T
        
        
          Vendredi
        
        
          de 11 h. à midi, 17, me Cujas
        
        
          C O M I T E D E R E D A C T I O N :
        
        
          
            G . Cl emenceau, Anatole France , Jean Jaurès
          
        
        
          
            ^ o c c » » » ^ » » *
          
        
        
          
            rvyrmimm
          
        
        
          
            
              ^ U ^
            
          
        
        
          
            
              M . ^ ^
            
          
        
        
          
            Franc i s de Pressensé, E . de Roberty
          
        
        
          
            Pro
          
        
        
          
            Armenia
          
        
        
          est e n vente chez l e s l i b r a i r e s et d a n s l e s p r i n c i p a u x k i o s q u e s d e P a r i s
        
        
          ADMINISTRATION :
        
        
          
            Société nouvelle de Librairie
          
        
        
          
            et d'Édition
          
        
        
          
            
              {
            
          
        
        
          
            
              LWralrieG.
            
          
        
        
          
            
              BELLAIS)
            
          
        
        
          
            17,
          
        
        
          
            r u e C u j a s , P A R I S
          
        
        
          TÉLÉPHONE : 801-04
        
        
          
            S O M M A I R E
          
        
        
          L a Quinzaine
        
        
          P i e r r e Q u i l l a r d .
        
        
          Lettres de Mo u s l i , de V a n ,
        
        
          de B a t o um et d'Athènes.
        
        
          Les paysans d'Etat et l a
        
        
          c o m -mu n e r u r a l e e n
        
        
          TransCaucasie
        
        
          
            (
          
        
        
          
            suite) . .
          
        
        
          A r g i s t i s .
        
        
          Nouvelles d'Orient : E n
        
        
          Macédoine. — E n A l h a n i e .
        
        
          —
        
        
          Trésor vide. — M a h –
        
        
          moud pacha et le sultan.
        
        
          —
        
        
          C o n d amn a t i o n
        
        
          P . Q .
        
        
          LA QUINZAINE
        
        
          P o u r des raisons encore ma l c o n –
        
        
          nues, l a rupture des relations d i p l oma –
        
        
          tiques entre l a République française et
        
        
          le Sultan est ma i nt enant complète et
        
        
          Mu n i r bey a été avisé que sa présence
        
        
          en F r an c e n'avait désormais plus
        
        
          d'objet. I l faut sans doute que le g o u –
        
        
          vernement français ait à faire v a l o i r
        
        
          des griefs d'une extraordinaire g r a –
        
        
          vité pour s'être décidé à une pareille
        
        
          résolution. Ca r i l semblait considérer
        
        
          j us qu ' i c i avec une souveraine indiffé–
        
        
          rence les pires crimes et les plus auda –
        
        
          cieuses insolences de l a Bêle.
        
        
          Pu i s q u ' i l est entendu à l a bonté de
        
        
          toutes les nations européennes que le
        
        
          sang de trois cent mi l l e Arméniens a
        
        
          été impunément versé, i l ne faut r e –
        
        
          tenir que les motifs de mécontentent
        
        
          particuliers à l a F r an c e qu i auraient
        
        
          pu dès longtemps justifier une telle
        
        
          rupture.
        
        
          Jamais Ma sha r bey , l'assassin du
        
        
          père Sa l va t o r , protégé français, n'a été
        
        
          puni malgré les assurances mens on –
        
        
          gères acceptées si volontiers et si vo –
        
        
          lontiers confirmées par M . Ga b r i e l
        
        
          Hano l aux .
        
        
          Jamais l'indemnité due aux F r a n –
        
        
          çais, v i c t imes des troubles sanglants
        
        
          de 1895 et 1896, n ' a été payée et l ' on
        
        
          ne peut pas t en i r pour une réparation
        
        
          réelle le versement de l a somme assez
        
        
          forte remise aux intéressés, grâce à
        
        
          une c omb i na i s on financière en soi peu
        
        
          hono rab l e .
        
        
          Jamais le mo i nd r e démenti officiel
        
        
          n'a été exigé, quand les j ournaux
        
        
          turcs, sur l a foi de communiqués où
        
        
          avaient collaboré Mu n i r bey et l a
        
        
          clique d ' Y l d i z , attribuèrent à M . L o u -
        
        
          bet, contre toute vra i s emb l anc e , des
        
        
          paroles indignes d ' un honnête h omme
        
        
          et d ' un h omme intelligent l ouchant l a
        
        
          prospérité des finances ottomanes.
        
        
          Auprès de cela l'outrageante p l a i –
        
        
          santerie de H a m i d refusant de r e c e –
        
        
          v o i r M . Constans sous prétexte de ma l
        
        
          aux dents, ses tergiversations calculées
        
        
          et sa duplicité arrogante n'ont que
        
        
          peu d ' impo r t anc e ; et l a longanimilé
        
        
          excessive de notre ambassadeur a pu
        
        
          l ' i ndu i r e aisément à outrepasser qu e l –
        
        
          que peu les limites o rd i na i r e s o c –
        
        
          troyées à ses fantaisies injurieuses et
        
        
          malfaisantes.
        
        
          O n se refuse à c r o i r e que le règle–
        
        
          ment d'une affaire d'argent, s i c ons i –
        
        
          dérables que soient les intérêts enga–
        
        
          gés, soit le v r a i mo t i f de l'attitude
        
        
          énergique prise brusquement par le
        
        
          gouvernement français ; et i l faut b i en
        
        
          penser que c'est là un s imp l e prétexte
        
        
          et qu'avant peu i l sera demandé
        
        
          compte à H a m i d n o n point seulement
        
        
          d'une m i n i me tentative d'escroquerie,
        
        
          ma i s d'attentats nouveaux c ommi s pa r
        
        
          l u i , en pleine conscience et volonté,
        
        
          conti'e des sujets de toute race et de
        
        
          toute r e l i g i on et surtout contre des s u –
        
        
          jets arméniens.
        
        
          M . Delcassé a en ma i n , dans les r a p –
        
        
          ports des consuls, tous les éléments
        
        
          d ' un acte d'accusation f o rmi dab l e c o n –
        
        
          tre l'Assassin ; q u ' i l dénonce au
        
        
          monde ceux des c r imes c ommi s pa r
        
        
          le fou sanguinaire d ' Y l d i z q u i ne sont
        
        
          pas encore révélés ; q u ' i l énumère les
        
        
          femmes éventrées, les enfants mutilés,
        
        
          les homme s pendus et écorchés, les
        
        
          villages détruits, les campagnes d é –
        
        
          vastées par les bandes obéissant aux
        
        
          ordres d ' Ab l d - u l - Ham i d , et qu'enfin
        
        
          justice soit faite.
        
        
          L a Bête est maintenant menacée de
        
        
          tous côtés ; i l ne faut pas laisser à
        
        
          d'autres l ' honneur de l'abattre.
        
        
          E n Macédoine, à An d r i n o p l e , dans
        
        
          l'Yémen, dans le Hed j az , à Co n s t a n t i -
        
        
          nople même l a révolte est ouverte ou
        
        
          prochaine ; les soldats refusent le ser–
        
        
          vice et des bandes rebelles attaquent
        
        
          les gouverneurs de pr ov i nc e , tuent
        
        
          leur escorte et leur prennent des pièces
        
        
          de c anon .
        
        
          H a m i d est à un tel point d'affole–
        
        
          ment q u ' i l redoute même les Armé–
        
        
          niens tant de fois noyés dans le sang ;
        
        
          i l craint ma i nt enant qu ' i l s ne p r e n –
        
        
          nent les armes et ne se défendent
        
        
          contre les hamidiés kurdes ; et i l a osé
        
        
          Fonds A.R.A.M