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ports qu'on a pu lire dans beaucoup de journaux. Ces massacres
ont été pratiqués sur des populations paisibles et laborieuses depuis
longtemps opprimées. Actuellement encore les malheureux Armé–
niens n'ont aucune sécurité et craignent de voir d'un instant à l'au–
tre recommencer les tueries.
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Le pillage, les incendies, les exactions, la disparition des chefs
et des soutiens de famille, ont produit une misère effroyable. Tous
sont appauvris et ruinés, et l'on estime à plus de 300.000 ceux qui
sont absolument dénués de tout. La famine et les épidémies sévis–
sent sur ces malheureux.
Si la politique a été impuissante à prévenir et à arrêter ces cala–
mités, la bienfaisance doit au moins chercher à les adoucir et à les
réparer, Des efforts sérieux et efficaces ont déjà été faits en Angle–
terre, en Allemagne, en Amérique et en Suisse. Nous avons pensé
que Genève devait tenir sa place dans ce grand mouvement de cha–
rité et nous adressons dans ce but un pressant appel à nos conci–
toyens. Notre pays est heureux et prospère, à l'abri des désastres
et des calamités ; sachons ouvrir nos cœurs et nos bourses à ceux
qui souffrent au loin.
<c De graves raisons nous empêchent d'indiquer ici par quelle
voie les secours seront transmis. Qu'il nous suffise de dire que nous
avons des moyens sûrs de faire arriver à destination l'argent qui
nous sera remis et qu'il sera distribué en dehors de toute préoccu–
pation politique ou confessionnelle.
Fonds A.R.A.M