qui règne actuellement dans ces malheureuses contrées. La ruine
et la désolation sont à leur comble ! Plus de trois cent mille Armé–
niens sont privés de toits, de vêtements chauds et de pain. Déjà,
affaiblis parla famine et par les maladies, grelottant sous une tem–
pérature sibérienne, ils sont devenus méconnaissables. Leur
nombre diminue chaque jour, car la mort se charge de mettre
fin à leurs souffrances!... Ils ne redoutent pas, ils appellent de
tous leurs vœux cette fin tragique; mais ils n'ont pas même, hélas!
la consolation de penser que leurs dépouilles mortelles reposeront
à côté de celles de leurs proches.
Si encore on était libre de secourir ces pauvres malheureux !
ue de sommes importantes, destinées à leur soulagement, ont été
volées en chemin ! Les routes sont infestées plus que jamais par
d'innombrables bandits.
Les
Missions catholiques,
janvier 1896.
X
Rapport sur les massacres dans les vilayets de Trébizonde,
Erzeroum et de V a n en 1895.
Vilayet de Trébizonde.
—
Après le massacre de la ville de Trébi–
zonde, qui a eu lieu le 26 septembre, les villages environnants
ont subi le même sort. Les églises des villages de Véranas
1
,
d'Anifa, de Grobi, d'Abion, de Surmené, de Gadra, de Zéfanos, de
Sifder, de Groméla, de Sgavidas, de Mayéra, d'Altchakdéré et de
Makhtila ont été pillées et démolies et six prêtres assassinés. Les
habitants arméniens des villages d'Altchakdéré, de Makhtila, de
"
Groméla et de Kertanatz ont été convertis par force à l'islamisme
et nombre de femmes ont subi les derniers outrages.
Fonds A.R.A.M