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Ces victimes du fanatisme musulman laissent une foule de veu –
ves et d'orphelins, dépouillés de tout, complètement ruinés. La
charité privée cherche, dans ûn merveilleux élan, à leur fournir le
pain qui leur manque. Les philanthropes de tous les pays et
surtout ceux de l'Amérique, de l'Angleterre, et de la France, r i v a –
lisent de zèle et d'abnégation pour arracher aux griffes de la faim
ces malheureuses créatures. Nos compatriotes ont souscrit, à eux
seuls, plus de =£25.000, malgré les pertes énormes que leur a
causées la crise arménienne.
Quelque sublimes que soient ces efforts, ils ne suffiront pas pour
soulager la misère qui règne parmi les survivants des massacres
arméniens. Chaque courrier nous apporte le récit déchirant des
maux qui ont assailli nos frères et nos sœurs. Le cimeterre de la
barbarie musulmane a égorgé bien des travailleurs qui gagnaient
le pain de la famille ; quant à ceux qui ont échappé aux massacres,
ils n'osent pas se rendre au bazar, encore moins aux champs, pour
vaquer à leurs occupations ordinaires, menacés qu'ils sont, à tout
moment, de nouvelles tueries.
Nous faisons donc un pressant appel, surtout à nos lecteurs
arméniens. Qu'ils se hâtent de s'imposer de nouveaux sacrifices, en
adressant leurs dons aux corps constitués ! Ceux qui n'ont pas le
moyen de faire parvenir à destination leurs contributions volon–
taires, peuvent les expédier en 'toute confiance au trésorier de
l'Union centrale arménienne, S. E. M . le Chevalier de Czunt,
23,
avenue du Bois-de-Boulogne, Paris. Fondée dans un but phi–
lanthropique et patriotique, l'Union centrale arménienne a déjà
envoyé à S. B . Mgr Izmirlian des sommes importantes en faveur
des affamés arméniens, et serait heureuse de rendre encore des
services analogues, tout en publiant dans les colonnes de
YArménie
la liste des généreux donateurs. Le nom de M . le Chevalier Czunt
est,
omnium consensu,
la plus solide des garanties, comme celui
du seul richard arménien qui ait légué, de son vivant même, une
large part de sa fortune pour le relèvement moral et intellectuel du
peuple de l'Ararat.
L'Arménie,
15
avril 1896.
Fonds A.R.A.M