LES TURCS ONT PASSÉ LA..
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et la menterie et que ceux.-là peuvent encore monter
de grade pour avoir bien servi la patrie, grâce à leurs
semblables qui reconnaissent leurs services bien
rendus ?
L'état de siège a continué jusqu'au 11 juin 1909
autour de cette petite ville héroïque ; toutes les
affaires sont stagnantes et tout le monde en alerte et
mourant de faim, ou bien décimé par des maladies.
Le gouvernement obligeait les habitants à mettre bas
toutes les armes, et la population déjà éprouvée et
qui avait résisté à 12 jours d'attaques incessantes de
la part de 35.000 sanguinaires ne voulait plus désar–
mer et refusait d'obéir aux injonctions du gouverne–
ment, craignant de rester sans aucun moyen de
défense, et être immolé comme à Edesse en 1896.
Vers le commencement de juin, une fusillade et
cinq coups de canon tombent derechef sur la mal–
heureuse ville, quelques personnes sont blessées,
l'épouvante renaît et l'on ne sait plus où s'adresser
pour demander pitié, car ils n'avaient fait que se
défendre contre les hordes innombrables.
Nouveau mensonge du mutessarif qui télégraphie
à Constantinople qu'un Certain Rouhi, soldat dans le
camp assiégeant, étant en ébriété avait tiré quelques
coups de fusil sur ses compagnons et que ces derniers
l'avaient poursuivi vers la mer et que la nouvelle
d'origine arménienne était le bruit d'une montagne
qui accouche d'une souris, qu'effectivement i l n'y
avait rien eu d'anormal.
Mais le patriarcat arménien de Constantinople
ayant fait démarches sur démarches auprès du gou–
vernement, le généralissime Mahmoud Chevket
Pacha a transmis définitivement des ordres précis
Fonds A.R.A.M