L E S TURCS ONT PASSÉ L A . .
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Beyrouth et à l'île de Chypre. Le village de Kessab
est dévasté et brûlé, on y compte beaucoup de victi–
mes humaines. La même bande se préparait pour
attaquer aussi les villages situés dans les montagnes,
appelées Chahl moussa, dont les habitants sont
pauvres, et peuvent vivre à peine par leurs travaux,
mais, cette agression a été empêchée grâce aux
efforts déployés par Halid Effendi, mudir du district
Suèydiè.
I l a donné des ordres très sévères pour
arrêter et livrer à l'Autorité, toutes les personnes qui
viendraient du dehors, dans le but de fomenter des
troubles. Les instructions du
mudir
ayant été exécu–
tées aucun incident fâcheux n'est survenu ; les habi–
tants aussi joignant leurs efforts au zèle du mudir, ont
contribué à l'apaisement des esprits. Ils ont sauvé
ainsi leur vie et leurs biens. Cependant nos villageois
ont subi des pertes considérables. Les personnes qui
s'étaient rendues d'Antioche aux villages
Bitias,
Hadjï Habib, loghoun-olouk, Heder bey, etKéboussé
pour s'occuper de l'élevage des vers à soie ont été
tuées. Ces personnes avec leurs familles occupaient
de 150 à 200 maisons, aujourd'hui elles sont toutes
fermées, les villageois qui ont échappé à la mort sont
tous ruinés par la destruction des vers à soie. Dans
ces contrées, à cette époque, tous les habitants de
ces villages s'occupaient de l'élevage des vers à
soie, c'était leur unique ressource ; avec le gain
/
qu'ils en retiraient, ils pouvaient payer leurs dettes
personnelles, leurs taxes au Gouvernement et assurer
leur existence pendant une année. Après avoir perdu
tout, ils se retrouvent depuis deux ou trois semaines
assiégés, cachés derrière les barricades, attendant
l'ennemi avec crainte pour défendre leur vie coura-
Fonds A.R.A.M