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((
Ah ! si l ' o n savait ce que j e sais, tout ce
<( que j ' a i vu de mes yeux et entendu de mes
«
oreilles, la chrétienneté entière se demanderait
((
si tous les cannibales et toutes les bêtes féroces
((
de ce monde ne se sont pas réfugiés à Stam-
«
bou l . » (Déclaration publiée dans le j o u r na l
II
Messagère-
de Rome du
25
oût
I O , I
5 . )
Nous pourrions mu l t i p l i e r ces témoignages par
des citations tirées des discours ou des écrits
d'éminents hommes d'Etat et auteurs alliés, neu–
tres et même allemands, car i l s'est trouvé des
Allemands, tels le docteur J . Lepsius et Harry
Stuermer, — pour ne citer que ceux-là, — qu i
ont clamé la vérité en dépit de leur gouverne–
ment. Le premier est assez connu. Le second,
Harry Stuermer « pour soulager sa conscience
vis-à-vis de la vérité et de la civilisation » , aban–
donna son poste de correspondant particulier de
la
Gazette de Cologne
à Constantinople et se réfu–
gia en Suisse, où i l fit paraître, en
1918,
un
livre contenant ses impressions :
Deux
ans
de
guerre
à Constantinople.
I l y démontre qu' « i l
y a encore des Allemands qu i se sentent inca–
pables de se taire devant tant de saleté morale
et de bêtise politique de la part de leur propre
gouvernement et d ' un gouvernement allié »
(
turc). I l dénonce la responsabilité allemande
<( dans cet horrible mélange de massacres et
«
d'atrocités » .
Fonds A.R.A.M