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masse du peuple préférait mille fois le Russe au
Turc.
La Russie
tzarisle
(
i)
fut l'infâme complice de
la Turquie hamidienne. Non contente de persé–
cuter la partie de la nation arménienne qu i l u i
était soumise, elle laissa faire, et même elle en–
couragea le Sultan Rouge à massacrer les Armé–
niens.
Rien ne montre mieux la politique suivie par
l'ancienne Russie à l'égard de l'Arménie, que
cette citation tirée du
lAvre
bleu
anglais, con–
cernant les affaires arméniennes de
1894-1896.
Voici ce que déclarait le Prince Lobanoff, pré–
sident du Conseil russe, à l'ambassadeur anglais
à Saint-Pétersbourg :
«
Le gouvernement russe ne consentira j a -
«
mais à la création d ' un Etat en Asie Mineure,
«
où les Arméniens auraient des privilèges spé-
«
ciaux et formeraient le noyau d ' un royaume
«
indépendant arménien, qu i est le but pour-
ce suivi par les comités révolutionnaires »
( 2 ) .
D'autre part, voici un télégramme adressé de
Moscou, le
10
octobre
1895,
au
Daily
Chi'onicle
où se reflète l'état d'esprit des milieux russes. Le
(1)
I l faut bien souligner le mot « tzarisle » , car le peu–
ple russe a été d t tout temps l'ami du peuple arménien.
(2)
Les partis révolutionnaires arméniens
n'ignoraient
pas ces dispositions du gouvernement tzariste, puisque
c'est dans le
Hcntchak
d u
i 5
mars
1896
que nous avons
trouvé cette citation.
Fonds A.R.A.M