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tachait pas une grande attention à ses posses–
sions d'Arménie et de Kurdistan, où les beys
kurdes restèrent les maîtres à peu près indépen–
dants. Les Arméniens étaient livrés à leur bon
plaisir, comme les anciens esclaves. Leurs biens
et leur honneur étaient à la merci de
Yagha
kurde à qu i ils payaient l'impôt (Je
hafir,
le
hala,
etc.).
Aucun mouvement révolutionnaire ne répon–
dait encore à ces persécutions. Notre nation était
hébétée à force de souffrances et plongée dans
une sorte de résignation chrétienne. Le senti–
ment national était obscurci dans la grande
masse du peuple. Néanmoins, les tueries, les
persécutions étaient chroniques, sinon systéma–
tiques. Pendant la guerre de i856, où l'attitude
des nôtres f ut très loyale, les massacres armé–
niens prirent une telle proportion qu'ils « i n –
quiétèrent » la Porte elle-même.
Dans ces conditions, comment peut-on pré–
tendre que c'est seulement en
1878
que naquit
la question arménienne par les intrigues russes
et par la propagande de quelques hommes ?
Oui, à cette date la question arménienne s'est
posée devant la diplomatie européenne ; elle a
formé alors officiellement l ' un des anneaux de
cette chaîne, de cette importante question inter–
nationale q u i a nom : la question d'Orient
(1)
à
(1)
Les orientalistes sont tous d'accord sur l'origint' de la
Fonds A.R.A.M