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lations balkaniques affranchies par la guerre russo-turque ?
Combien étaient les Grecs lorsqu'ils ont été délivrés ? Ils
étaient trois cent mille. I l reste encore environ u n m i l l i o n
et demi d'Arméniens dans l'ancien empire ottoman. N'est-
ce pas assez pour mériter la liberté ? L'argument d u n om –
bre est dépourvu de toute valeur, et vouloir en faire état
serait plus monstrueux encore que l'acte même d'extermi–
nation accompli par les Turcs, car ce serait reconnaître de
sans-froid, après u n an de réflexion, l'efficacité de cet
acte, ce serait le déclarer valable et le ratifier officiellement.
Cela, après la note collective d u
2
4
ma i
IC,I
5 ! »
(
Le Temps,
du
décembre
1919.)
Nous remarquerons que nos contradicteurs
enx-mêmes font absolument le mo r t sur les ra–
vages naturels et artificiels causés par la guerre.
Autrement d i t , ils se taisent sur la suppression
violente de notre population, pour faire ressortir
davantage l'immensité de la majorité turque.
L'argument de « la situation de fait», que nous
appellerons « l'argument de massacre » , ne vient
jamais sous leur plume. Ils font donc ce que
nous avons fait j usqu ' i c i : ils raisonnent comme
si la grande guerre n'eut jamais eu lieu. Est-ce
pour ne pas avouer ouvertement les atrocités
de leurs compatriotes ? Est-ce parce qu'ils consi–
dèrent cet ce argument » comme superflu ? Pro–
bablement pour les deux raisons.
Nous ne suivrons pas l'exemple de cette p r u –
dente réserve. I l faut prendre résolument le tau–
reau par ses cornes. I l faut donner satisfaction
aux <( esprits positifs » , aux amoureux de la
réalité vivante, puisque « situation de fait »
existe.
Fonds A.R.A.M