tout en répondant aux aspirations et aux besoins
légitimes des Arméniens, ne doit pas aller à r e n –
contre des droits légitimes et des intérêts vitaux
d'autres peuples. » (p. i ) . Dans les pages suivan–
tes, le lecteur chercherait en vain une conclusion
pratique de cette profession de foi ; bien au con–
traire. Dans la suite, les auteurs attaquent à
fond les Arméniens et s'efforcent de démontrer
que dans tous les territoires, revendiqués par la
Délégation arménienne à la Conférence de la
paix, les Arméniens sont en infime minorité,
d'où l'on peut conclure que la création sur ces
territoires d'un Etat arménien va « à l'encontre
des droits légitimes et des intérêts vitaux d'autres
peuples » (lisez les Turcs). Alors on ne voit pas
comment « les aspirations et les hesoins légiti–
mes des Arméniens » peuvent être réalisés,
puisqu'on ne peut concevoir un Etat sans t e r r i –
toire. iSerrons la question de près.
Dans le projet arménien, le futur Etat armé–
nien comprendrait les
sept vilayets
de Van,
Bitlis, Diarbékir, Kharpout, Sivas, Erzeroum,
Trébizonde (à l'exclusion des régions situées au
sud du Tigre et à l'ouest d'une ligne Ordou-Sivas-
Trébizonde);
les quatre sandjaks de la Cilicie
(
Ma-
rach, Khozan, Djébel-Bérék et Adana) et le
ter–
ritoire de la République arménienne du Caucase.
Les Turcs trouvent que « les exigences actuel–
les des Arméniens ont fait beaucoup de che–
m i n » (p. 4). C'est-à-dire de six vilayets qu i fai-
Fonds A.R.A.M