Après l'aveu, ces documents-massues consti–
tuent la meilleure preuve écrite du crime, four–
nie par l'auteur principal des massacres. Aucun
doute n'est plus permis quant à la volonté bien
arrêtée du gouvernement turc d'exterminer toute
la nation arménienne de l'Empire, sans le mo i n –
dre prétexte offert par les victimes. Les respon–
sabilités sanglantes crèvent les yeux ; i l n'y a
que les aveugles volontaires pour ne pas voir de
quel côté elles se trouvent.
LES MASSACRES ET LE PEUPLE TURC
Après tout, nous dira-t-on, vous venez d'éta–
blir la responsabilité incontestable du gouverne–
ment central, lequel se trouvait entre les mains
des Jeunes-Turcs. Mais le peuple t ur c n'a pas du
sang aux mains, i l ne faut pas le confondre avec
le gouvernement. C'est ce raisonnement que
nous opposent les auteurs de la brochure :
Les
Turcs
et les revendications
arméniennes.
Voici notre réponse.
I l faut d'abord faire une précision capitale.
Quand on d i t le
peuple
turc, i l ne faut pas en–
tendre que ce terme équivaut en France, par
exemple, à celui de « le peuple français » , qu i est
maître de ses destinées et possède une volonté
agissante capable de s'imposer au gouvernement.
En Turquie, cette volonté populaire agissante
Fonds A.R.A.M