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LA PREUVE PAR ECRIT : DEUX DOCUMENTS
Les prétendus « mauvais fonctionnaires » ne
furent, hélas! que de « bons fonctionnaires»,
qui exécutèrent ponctuellement les ordres du
gouvernement central, représenté par son m i –
nistre de l'intérieur, Talaat lui-même.
A cet égard, nous pouvons reproduire deux do–
cuments de la plus haute importance, dont nous
possédons l ' o r i g i na l . I l s'agit de deux dépêches
secrètes adressées par le Grand Bourreau, au vali
d'Alep et tombées aux mains des Arméniens,
après la prise de la ville par les troupes alliées ( i ) .
La première est datée du
18
novembre
1915.
En voici la traduction littérale :
«
On voit par l'intervention récente de l ' am-
«
bassade américaine de Constantinople sur
((
l'ordre de son gouvernement, qu'en certaines
«
localités, les consuls américains, par des
«
moyens secrets, se procurent des renseigne-
«
ments. Bien qu ' on ait répondu que la dépur–
ée tation des Arméniens s'effectue en toute sécu-
<( rite et tranquillité, cela ne suffit pas pour les
«
convaincre,
tâchez
donc
de
faire
le
pos–
ée
sible
pour
qu'au
moment
où les
Arméniens
(
i ) C'est à l'excellent écrivain arménien Aram Andonian,
déporté lui-même, que nous devons ces documents. Ils
vont paraître dans u n livre émouvant où l'auteur a accu–
mulé les preuves irrécusables d u crime turc.
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Fonds A.R.A.M