t i nua : « Nous ne sommes pas des barbares, les
comptes rendus sur ces tristes événements m' ont
fait passer plus d'une nu i t sans sommeil » . Et à
la question du correspondant : » Mais pourquoi
n'avez-vous pas épargné les petits enfants ? » ,
Talaat répondit : « Parce que les petits en gran–
dissant pouvaient devenir des révolutionnaires. »
Tout l'odieux et le cynisme de ces paroles mis
de côté elles constituent l'aveu formel du . c r ime
turc. Et en d r o i t pénal, l'aveu est la preuve par
excellence. Dès lors, les avocats turcs de Paris
perdent vraiment leur temps en plaidant non
coupable.
Le Grand Bourreau Talaat, pour se disculper,
s'est abaissé jusqu'à accuser lâchement ses subor–
donnés, (( les mauvais fonctionnaires » , d'avoir
commis des « excès » . C'est à pure perte qu'il a
versé des larmes de crocodile : i l a été reconnu,
et sera reconnu toujours, comme l'âme damnée
des persécuteurs de nos compatriotes ( i ) . C'est
l u i qu i se vantait d'avoir fait subir aux Armé–
niens un sort si cruel qu'il leur enlèverait toute
idée d'autonomie pour au moins cinquante ans.
(
i ) M . Lcpsius écrit : <c Dès le ar avril (i<)i5), l'exter–
mination <iu peuple arménien était décidée. Le grand vizir
Saïd-Halim pacha, le Président de la Chambre H a l i l bey
et le Chéikh-ul-ïslarn étaient contraires à la déportation.
Mais comme Talaat bey m i t son influence toute puissante
à faire adopter la mesure d'extermination, la décision f u t
pTise ».
(
o. c.
p.
261.)
Fonds A.R.A.M