L'ÉPOPÉE ARMÉNIENNE
15
d u christianisme sa r e l i g i on d ' E t a t , la l u t t e f u t
continuelle avec les Perses zoroastriens, les
Arabes musulmans, les Mongols et les Turcs
devenus eux aussi musulmans. Restée le seul
E t a t chrétien d'Asie, l'Arménie subit, de la p a r t
de ses ennemis religieux, des assauts de plus en
plus fréquents et violents, j usqu ' au j our où, à la
fin du x i v
e
siècle, ne pouvant plus mener seule le
combat, elle succomba sous le nombre et le fana–
tisme de ses ennemis séculaires
1
.
Diaspora,
—
Maître de sa destinée, et au t an t
que les circonstances politiques le permettaient,
le peuple arménien ne songea pas à émigrer, au
sens large du mo t , t a n t q u ' i l p u t v i v r e t r anqu i l l e
sur la terre de ses pères. Certes, et de bonne
heure, les Arméniens voyagèrent beaucoup et
résidèrent à l'étranger; mais ils n ' y étaient pas
contraints pa r - l a dure nécessité des temps. I l s
s'expatriaient volontairement, soit comme c om–
merçants, soit comme étudiants, soit comme
peuple raffiné désireux d'aller j ou i r de la civilisa–
t i o n dans les centres de grande culture de l ' a n t i –
quité, tels qu'Athènes, Rqme, Alexandrie, A n -
tioche et, plus t a r d , Constantinople.
1.
Cf. F . MA C L E R ,
Trois Conférences sur l'Arménie faites à
l'Université de Strasbourg
(
Paris, 1927), in-8°, p. 38 et suivantes-
Fonds A.R.A.M