deux côtés, d'où nous allions et venions
sans danger.
I l était facile de préparer les balles pour
nos fusils de vieux -système, un groupe de
femmes et d'enfants f u t enrôlé pour cette
besogne ; d'autres enfants transportaient
vers les rangs des bombes que nous appelions
dans notre argot, des pommes. Le service
que les enfants ont rendu restera inou–
bliable. C'est ainsi qu'avec tous les moyens
possibles et impossibles nous continuâmes
la lutte.
Le dix-septième jour, quelques femmes
arméniennes qui étaient restées à Kara-
hissar dans u n quartier éloigné, en com–
pagnie de quelques gendarmes furent en–
voyées comme déléguées pour entrer en
pourparlers. Les Turcs faisaient dire par
ces déléguées que par « iradé » impérial
la politique de persécution avait pris fin
et que nous pouvions descendre chez nous
sans crainte, que nous serions indemnisés
pour nos dégâts matériels, que la vie et
l'honneur de tous les Arméniens seraient
Fonds A.R.A.M