sance. Quand je repris mes sens j'étais
dans une maison arabe. Après le départ
des Turcs, des femmes arabes étaient venues
fouiller dans les cadavres avec l'espoir
d'y trouver des survivants. C'est ainsi
qu'elles m'avaient trouvée et voyant que
j'étais en vie, elles m'avaient sauvée. Dès
lors je suis restée dans cette famille comme
servante.
J'étais anxieuse d u sort de mes enfants,
les Arabes me dirent qu'ils avaient été recueil–
lis par d'autres Arabes ; je les a i cherchés
et ne les a i point trouvés. Comme les orphe–
lins étaient transportés à Contantinople, je
m'y rendis avec l'espoir de les trouver. Ils
ont dû périr, puisque le jour de la fête de
Baïram, les Turcs avaient emmené les
milhers d'enfants de Deïr-el-Zor en dehors
de la ville, où ils furent brûlés vifs. Quel–
ques enfants seulement avaient survécu
en se jetant dans l'Euphrate, d'où ils avaient
gagné l'autre rive.
Fonds A.R.A.M