Près de Baïbourt, les Turcs coupent
les doigts de pied de plusieurs jeunes armé–
niennes et ensuite enterrent celles-ci toutes
vivantes dans une fosse. Pendant deux jours,
la terre, étant molle, palpita, et quatre senti–
nelles veillaient afin qu'elles ne pussent
s'évader.
Ara Péniamin Toriguian raconte ce qui
suit :
Ma pauvre sœur Loussaper Toriguian
était infirmière et avait fait ses études
à Londres. Pendant 25 ans elle avait servi
avec dévouement et sans distinction Turcs
et Arméniens. Pendant la déportation de
Marzovan elle ne cessa de soulager tous
ceux qui avaient besoin d'aide. Elle soigna
les femmes du Caïmacam et du comman–
dant de Marzovan. Les soldats turcs venaient
du front du Caucase pour se faire soigner
Fonds A.R.A.M