piétinée. Des monceaux de cadavres par–
tout ! Sous le pont de Gumuch-maden,
un enfant de 6 ans restait accroché aux
loques de celle qui avait été sa mère ; i l ne
voulait pas s'en séparer. Les eaux de
Gumuchmaden emportaient dans leur cou–
rant des débris humains et des chevelures de
femmes.
Les hommes de notre caravane étalent
depuis longtemps massacrés.) Nous n'avions
qu'une centaine de vieillards et Ceux-là
aussi durent, sous l'ordre des Turcs, creuser
leur fosse ; après quoi ils furent fusillés.
Les malades étaient jetés à l'eau, ils étaient
considérés comme trop encombrants. Les
femmes étaient sous la menace continuelle
d'être jetées à l'eau, emprisonnées dans des
sacs. C'était là un fait auquel les gendarmes
se livraient pour s'amuser* De Kharpout
à Diarbékir nous fûmes livrés aux Tchétas ;
les jeunes filles de notre caravane furent
enlevées et conduites dans des harems.
Celles qui résistaient, tuées, lapidées. La
plupart de cos jeunes filles après avoir été
Fonds A.R.A.M