P O U R
L ' A R M É N I E
tionnaire. Je suis en effet révolutionnaire et n'oublies
pas, insensés, que me voici devant la potence comme
représentant de Vidée.
Quoi! vous voudriez aussi pendre Vidée?
N'est-ce pas par la potence que s'est levée l'aurore de
la révolution bulgare ?
N'est-ce pas par la potence que des provinces, l'une
après Vautre, ont été détachées de votre cadavre en
pourriture? Pendez-moi; mais apprenez que chaque
pendaison creuse une fosse sous le trône du Sultan.
Les bourreaux se jetèrent sur lui ; i l se dégagea vio–
lemment, les repoussa, se passa lui-même la corde au
cou et renversa la chaise en arrière.
Hadjikhristo Iliev mourut avec le même courage
imperturbable.
Voici sur Bédros Séremdjian, Onnik Thorossian, et
Thathoul Zarmanian, quelques notes biographiques.
Bédros Séremdjian (Bédo) n'était pas un nouveau
venu dans le mouvement révolutionnaire. Son nom
figure déjà sur la liste des prisonniers politiques con–
damnés en Russie. I l avait pris part à la campagne
contre Scharéo. Puis i l était rentré en
1898,
auprès de
sa mère mourante, à Philippopoli. Un rédacteur du
Gharjoum,
qui Ta connu alors, le représente comme un
jeune homme, grand,, fort, au front large, aux cheveux
bouclés, au regard très doux. I l aurait voulu reprendre
aussitôt l'œuvre interrompue ; mais i l était retenu au
chevet de la pauvre femme, atteinte d'un mal inguéris–
sable, et dont son départ eût hâté la fin. Quand elle fut
morte, ses sœurs mariées, son frère libéré du service,
Bédros Séremdjian ne demeura pas plus longtemps
inactif. I l ne lui suffisait pas d'écrire dans les journaux
Fonds A.R.A.M