turc. On. ne peut expliquer que des milliers de'fusils et
de cartouches a i e n t . é t é acquis par le v o l pur et simple
comme le p r é t e n d e n t les a u t o r i t é s russes. A u reste, le
docteur Belck, ayant eu entre les mains un des fusils
pris aux r é v o l u t i o n n a i r e s a r mé n i e n s , le remit à u n
fonctionnaire russe « pour faciliter l a recherche des
voleurs » ; le fonctionnaire déclina l'offre en souriant et
d é c l a r a que cela n ' é t a i t pas i n t é r e s s a n t .
Le raisonnement du docteur Belck repose sur des
faits inexactement o b s e r v é s ou ma l i n t e r p r é t é s :
i° Sur la frontière russo-turque, d u côté russe, l a
distance entre les postes est de cinq verstes (six k i l o –
mè t r e s ) au minimum, parfois m ê m e de huit à d i x k i l o –
mè t r e s . I l ne faut pas oublier que dans les innombrables
passes de PArarat et des monts Bardagh, les soldats
russes ne s'aventurent jamais et que les Kurdes, sujets
du tsar, y dominent en ma î t r e s .
Quant aux stations secrètes et aux patrouilles, elles
ne sont fortes que de deux ou trois soldats, incapables
par c o n s é q u e n t de r é s i s t e r à une bande importante.
A i n s i la frontière si surveillée est en r é a l i t é libre au
passage des
fédaïs
a r mé n i e n s , q u i est accidentel et
intermittent et ne. dure jamais plus de deux ou trois
heures et au va et vient incessant des contrebandiers
et des brigands kurdes. Chaque a n n é e , au printemps,
des hordes kurdes envahissent le territoire russe,
razzient les villages a r mé n i e n s d'Alashguol, Guillidja,
Zor, Ka r a k o ï n , Aslanlou et Sachanlon et s'avancent
m ê m e bien au d e l à des provinces limitrophes jusque
dans le district d'Etchmiadzin.
L a vérité est au contraire que les r é v o l u t i o n n a i r e s
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Fonds A.R.A.M