Pierre
Quillard
27.
Lisske, cent trente maisons, toutes en ruines ;
28.
Aviraghi, des trois cents maisons, i l en reste vingt ;
29.
Mighgnir, vingt maisons en ruines ;
30.
Ghiltcha, des quarante maisons, i l en reste trois ;
31.
Kussnentz, des cent quarante maisons, i l en reste
soixante ;
3
a.
Pioghan, des cent maisons, i l en reste quatre ;
33.
Keuchgh, quatre-vingts maisons, aujourd'hui appar–
tenant aux Kurdes ;
34.
Tchermagh, trente maisons, aujourd'hui appartenant
aux Kurdes ;
35.
Hachpichad, des vingt maisons, i l en reste dix-huit ;
36.
Aïentz, seize maisons, toutes en ruines.
Les campagnes sus-mentionnées qui composent le district
de Timar furent pillées par Zafar bey qui massacra (pas
comme Emin pacha et pas autant que lui) nombre de gens ;
beaucoup émigrèrent, et aujourd'hui toute la province est
entre les mains de Zafar bey ; les Kurdes, dans beaucoup
d'endroits, remplacèrent les Arméniens dans leurs mai–
sons ; Zafar bey les a fait venir de Perse et de beaucoup
d'endroits ; voilà comment le pâtre kurde d'hier, nourri et
entretenu avec le pain de l'Arménien, grâce à la tuerie et
au pillage, est devenu maître absolu des maisons et du
mobilier ; i l s'est enrichi et est devenu agha, bey, etc.; pas
de mesure à l'injustice.
Fait au mois de mars
1901.
Un passage de l a lettre indique que Zékhi pacha,
commandant du
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e
corps d'armée, est le protecteur et
le complice d'Emin pacha : la collaboration de ce ma –
réchal aux massacres de
1894
lui mérita une décoration
impériale; alors déjà i l assista les Kurdes dans le
Sassoun, et c'est lui qui, à Guellieh Guzan,
fit
pousser
à coups de baïonnette, dans une fosse préparée à
l'avance, deux cents malheureux Arméniens sans armes
qui s'étaient fiés à sa parole. Mais i l n'est pas seule-
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Fonds A.R.A.M