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POESIE
ARMENIENNE
Le parler de la femme est doux,
elle se tord comme un serpent,
déverse soudain son venin
et cueille sa proie prise au piège.
Elle farde ses yeux, arrondit ses sourcils,
se pare comme un amandier,
joue de ses hanches et des lèvres,
et voue les hommes au désert.
Telkourantsi vous en conjure :
n'aspirez pas à l'amour de la femme.
Vous serez privés de lumière ineffable,
Dieu ne vous viendra plus en aide.
La ville de Cathay, toute la Chine
brûlent du désir de voir ton visage.
Si l'Inde aperçoit tes cheveux
chacun te suivra à la trace.
Les moines de cent ans
dont les cheveux blancs ont jauni,
déchireront leurs vêtements de messe
et te désireront devant la croix.
Je t'ai vue pareille à la lumière,
pareille au soleil qui se lève.
Mon cœur s'est embrasé d'un feu intense
et me voici fou à lier...
(
Armand
Monjo.)
Fonds A.R.A.M