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POESIE
ARMENIENNE
Or voici qui donne à penser
et qui surprend grandement,
que de l'un et de l'autre
tant de peuples soient nés,
et pour chacun d'eux une langue.
Mais nous sommes livrés aux tyrans
qui nous tiennent en captivité :
Combien d'églises à détruire ?
Combien de mosquées à ériger ?
Combien de femmes sont rendues vides ?
Combien d'enfants, orphelins ?
Que de sang ont-ils versé ?
Que de crimes ont été commis.
Combien ce monde doit-il nous faire souffrir
et cette vie nous saigner ?
Et toi, tu permets tout cela,
et nous oublies dans la détresse.
Tu n'appelles pas de vengeance éclatante,
tu ne rends pas manifeste le mal,
et tu sais que nous sommes corps de chair
et que nous ne sommes pas statues de fer.
Nous ne sommes pas roseaux ou herbe sauvage,
mais tu nous livres au feu
comme la broussaille des champs
ou les buissons des bois.
Tu te déchaînes contre la nation d'Arménie
comme tu l'as fait contre les Israélites,
toute ta colère
vient s'abattre sur nous.
Fonds A.R.A.M