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POESIE
ARMENIENNE
ODE A LA VIERGE
Chant admirable, harmonieuses vocalises,
Habitacle du Fils Bien-né,
Idée des Idées,
qui de son vol couvre l'univers tout entier,
parure des vols célestes, ô parure,
vase tressé de joncs
entrelacés de tiges de roseau,
son doigt juste est comme une alée de charmille,
ses sourcils délicats, en double arcade joints,
ressemblaient trait pour trait à l'heure méridienne,
ses yeux couleur de l'eau de mer
s'ouvraient sur un matin plein d'alégresse,
tels deux soleils tout ruisselants de flammes.
Le reflet du matin lumineux descendait
de sa joue de grenade,
des fleurs légères du laurier.
De leur tige en son cœur, liqueur de sortilège,
perlait le murmure d'amour d'où naît la nacre.
Sa bouche était double pétale.
Goutte à goutte tombait la rose de ses lèvres.
Sa lèvre adoucissait le chant des harpes.
Un bouquet de fleurs rehaussait ses tresses,
l'amour la fleurissait de la splendeur du vin.
De ses cheveux opulents et parés
trois tresses bouclées enchâssaient ses joues,
des bracelets chatoyaient sur ses mains.
De son chant gracieux, si doux, si doux,
elle entrelaçait les modulations.
Elle avançait, tranquille, ondulant des épaules.
Rouge brillait la rose à son sein lumineux,
à ses poignets de feu des bouquets de violettes.
Fonds A.R.A.M