POESIE ANTIQUE
ET
POPULAIRE
Puis vint la saison de rentrer le blé.
Mais de sac, je n'ai pas trouvé.
Mes deux poches donc m'ont servi de sac.
J'ai rentré le blé de ma bien-aimée.
Je l'ai rentré. Ma tâche est accomplie.
Venue la saison d'ensiler le blé.
De pioche, je n'ai pas trouvé.
De mes ongles donc j'ai fait une pioche,
Ensilé le blé de ma bien-aimée.
Mis en silo. Ma tâche est accomplie.
(
Jacques
Gaucheron.)
SANS FEU NI LIEU
Mon cœur ressemble à ces maisons en ruine
Poutres rompues, piliers mangés de fentes
Seuls les hiboux, les rapaces les hantent
Je vais me jeter dans l'onde violente
Et servir de pâture aux alevins
ô toi maudit qui me mines !
J'ai vu la mer sombre et blanc le rivage
Ne s'y mêlaient pas les vagues sauvages
Qui voit à la mer deux pareils visages ?
Le cœur de l'errant qu'un chagrin ravage
Ah ! que jamais ne soit en deuil le cœur
ô toi maudit qui me mines !
(
Léon Robel
.
J
Fonds A.R.A.M