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POESIE
ARMENIENNE
Les prêtres que la foi consume
Et les savants et les dévots
Ne sauraient de moi lire un mot
Tant profonde est mon amertume !
Belle, aie pitié de mon chagrin,
Mon âme à ton amour se meurt,
Viens, emportons notre bonheur
Car ce monde ne nous est rien ;
Vers d'autres lieux menons nos liens
Où serons libres voyageurs ;
Car ici nous vivons la peur
Sans rien savoir du lendemain.
Depuis qu'au monde suis venu
Jamais ne me suis confessé,
A chaque église rencontrée
Hors du chemin me suis tenu ;
A chaque belle que j'ai vue
Mes deux bras je lui ai donnés,
A ses seins me suis confessé,
De son corps j'ai fait mon salut.
(
Marc
Delouze.)
Fonds A.R.A.M