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POESIE
ARMENIENNE
Paon gracieux, oiseau vibrant,
perdrix chanteuse, mon aronde,
rossignol, frêle tourterelle,
brise angélique du matin.
Joyau d'or amené des Indes,
je tends vers toi, je te recherche,
je t'implore et veux t'obtenir.
En secret, sans que nul le sache.
Ton amour a blessé mon cœur.
Je vais, brûlant comme une forge
et mon cœur est comblé de flammes,
ô ma divine, apparais-moi.
Taille fine comme le saule,
tes dents sont des perles de neige,
tu es la grâce et le fruit doux,
je veux entendre ta parole.
Tu es droite comme roseau
et tes deux sourcils sont des arcs,
tes yeux sont des lacs de lumière
où je me débats à jamais.
Les lames d'acier de tes cils
m'ont percé de leur métal pur,
tu m'as frappé comme la grêle
et je meurs inutilement.
Lèvres de cerise et de pêche,
encens, cannelle, lis et menthe
aloès, santal, diamant,
mon astre, ma claire Vénus.
Fonds A.R.A.M