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POESIE
ARMENIENNE
il mit en déroute les cavaliers
et les combattit tel un fauve.
Il amoncela les cadavres,
fit couler des fleuves de sang.
Mais le roi en eut grand courroux,
avec ses cavaliers s'en retourna.
Les Turcs à cheval s'avancèrent,
occupèrent le pont puis s'arrêtèrent
et quand Liparite revint,
les cavaliers surgirent devant lui.
Pointant sur lui toutes leurs lances,
blessèrent le martyr vainqueur
qui regardait de tous côtés :
personne ne pouvait l'aider.
Les mécréants aux visages de fauves
étaient assoiffés de son sang.
Ils laissèrent là son corps saint,
prirent sa tête, et s'en allèrent.
Ils ruinèrent beaucoup de maisons
et des églises de tous ordres,
emmenant en captivité
sans distinction, prêtres et diacres.
Alors descendit un rayon d'en haut
sur le corps sacré du héros.
Le vaillant Liparite et son fils Hovhannès
sont morts ainsi pour les chrétiens.
Fonds A.R.A.M