entendu sortir^que de la bouche de cet homme . I^e but de
notre course à travers l'Anatolië était Deïr-ul-Zor. Ainsi en
avaient décidé les autorités mais^celfes-ciRappliquèrent
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mener les dépnortées par les chemins les plus longs, de façon
à les réduire par la fatigue, la f a im, la soif, sans préjudice
des assassinats et des pillages systématiques. Les quelques
survivants qu i eurent assez de. force et de résistance pour
supporter les privations et assez de chance pour échapper
a i f t embûches de la route, furent exterminés à Deïr-Ul-Zor
jgrëme, par le yatagan du Tur c .
Enf in les employés font descendre les sœurs, mais ce ne
fut que pour les soumettre à un interrogatoire en règle. On
Heur demanda, entre autres choses, pourquo i elles ne por–
taient pas leurs habits de religieuses. Elles répondirent que,
ayant été plus que dévalisées, elles avaient mis pour se cou–
vr i r ce qu'elles avaient pu trouver. A mon tour je suis ques–
t ionnée : a E t t o i , me demande un employé, tu es aussi re l i –
gieuse ? » Je réponds que je suis institutrice de mon métier
et que j'enseigne dans les écoles la musique, les sciences et
les travaux manuels. « Va-t'en, s'écrie-t-il avec colère, qu i
t'a donné la permission de descendre du t rain ? E t t u oses
encore afficher la prétention d'instruire les autres?.,. Demain
f
t u seras\ Hama ». On nous interna dans un wagon, mais
cela^manqua d'agrément. Tapis dans le compartiment,
norç^n'avions pas une place où nous asseoir. Pour goûter un
peu de repos, j'eus l'idée de me mettre sous une banquette,
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^ irrespirable, ce qui ne m'empêcha point de
TOrjnir jusqu'au j our si grand était le besoin de sommeil-
Par bonheur, les employés nous accordèrent la permission
de descend^ du train pour respirer l'air frais du mat in.
Fonds A.R.A.M