parmi les cris et les vociférations, se répétaient à chaque
voyage du bac. Quant vint notre touf le gendarme se mi t en
devoir d'y transporter noire bagage et d'embarquei&les jeu-
heé filles. Cela fait i l nous f i t signe d'avancer.
Remportais sur l'épaule une couverture, seul bien qu i me
restait et qu i servait à protéger de la fraîcheur de la mr i t une
famille de six personnes. J'entrai dans l'eau jusqu'à la cein–
ture pour atteindre le bac ; un faux pas me f i t perdre l'équili–
bre et dans ce mouvement la couverture s'alourdit de tout ce
poids de l'eau. Une femme qui était sur le bateau m'aida à
monter. Des femmes se débattaient au mi l i eu de l'eau et
criaient *"\secours. Sur nos instances le gendarme intervint
et ordonna à l ' un de ces bourreaux de se porter à leur
secours. Le gendarme nous_rejoignit. Sa présence, autant que
ses promesses, nous rassurèrent complètement. Mais quelle
fut notre désillusion !
A peine étions nous installées que toutes ces brutes se jettent
sur nous et nous frappent impitoyablement. Ils vociféraient:
«
Montrez-nous ce que vous avez ». Nous crions au gen–
darme <k nous protéger mais i l affecte de regarder la scène
i t
u n
œil indifférent. I ls nous frappaient aux épaules, au
visage, s'urla tête. Des femmes tombaient inanimées. « Gen–
darme, criefcis nous, encore une fois, n'es tu pas là poumons
défendrérflï^Patientez donc, finit-il par nous dire, et ne criez
donc pas si fort ». Je ne pus m'empêcher de l u i crier nj
colère. Oh ! si j'avais une arme comme je serais aise de
frapper au cœur.
Un désir de vengeance me brûlait soir et matin. Que
fois n'ai-je pas été tenté de m'armer d'unç pierre pour
jeter à la face de ces scélérats. Mais ils étaient les plus forts.
r
M
Fonds A.R.A.M