j?t cronne à la jeune fille l'assurance que personne ne serait
•
pnnrvioleiué dans sa foi et qu ' i l allait, pour l u i être agréable,
gt
tripler le nombre des gendarmes. Cette promesse répandit fa
joie pa rmi toutes ces infortunées ; elles regagnaient leufls
charrettes, tandis que Mademoiselle Pachkian, accompagnée
jje sa mère, de sa sœur et de son frère, s'acheminait vers là
demeure de l'officier turc.
Au moment où l ' on attelait pour le départ,, un soldat
accourut pour me dire que Berdjouhi témoignait le désir de
me voir encore une fois. J'y al lai . Elle vint à ma rencontre'
et se jeta dans mes bras le visage inondé de larmes. Elle por–
tait déjà j e voile de la musulmane. « Madame, me dit-elle, je
vous ai fait venir pour v o u ^ demander un dernier conseil-
De grâce, dites-moi ce que je dois faire. Difficilement me
résoudrai-je à vivre avec ce monstre ». En prononçant ces
mots, elle me montrait l'officier qu i nous regardait sans
comprendre. « Fais-je bien ou mal en me sacrifiant au salut
de tous? je ne sais trop ». J'étais moi-même toute perplexe
m
et ne savais que répondre. Nous restions enlacées l'une à
l'autre et«éous nticessions de pleurer. Je l u i demandai enfin.
y%\
elle avait le .courage de se suicider, « mais non , repris je
aussitôt, songez que vous
avez
un devoir à accompl i r . Vous
êtes d'ailleurs l i & ^ ^ r tà promesse que vous venez de faire à
cet homme , et n'atn>liez*pas que la vie de centaines de créa–
tures dépendent de son humeur . Pour tout dire, ma*chérie,
faites ce que vous dictent votre raison et votre cœur. N' ou –
bliez pas surtout que ces mauvais jours passeront et que tôt
ou tard la revanche sonnera à l'heure du destin. »
Hébétée d'émotion, je ne savais trop ce que je disais. Sur
ces paroles, je pr is congé d'elle. Je m'éloignai tandis qu'elle
Fonds A.R.A.M