Où les dames arméniennes
se font les servantes des Turcs
L
EflSin allait partir lorsque quelqu'un se présente
à
4
i
portière et demande l'institutrice. On me fait sortir et
on me met en prpsence d'un homme court de taille, gros,
à
l'expression sévère.
V
«
A propos, me dit ce personnage, j'ai besoin d'une femme
instruite qui sache repasser, coudre et instruire mes enfants,
i
Veux-tu venir chez moi comme servante? — Je veux bien
,
J]
répondisse, si toutefois je suis traitée honnêtement chez^
vous. »
4
Cette*idée d'entrer au service d'un Turc m'impressionna
d'autant plus péniblement que je ne savais trop ce qui m'atten–
dait dans la maison de celui-ci. On nous avait dit que les
pasteurs protestants et les prêtres catholiques venaient à
chaque arrivée d'un train de déportées réclamer celles qui
appartenaient à leur communauté. Le pasteur se trouvait
jusrement là et on me le montra assis dans une voiture. Je
m'approchai du Révérend pour lui demander si je ferais bien
d*accepter les offres de cet homme et je lui montrais le Turc
mais c'est a peine s'il tourna la tête de mon côté : « Pas!
ton chemin », fit-il, l'air d'ailleurs assez ennuyé. Que faire
cl
;
se
»?
Fonds A.R.A.M