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A la tête de chaque eyalet est un gouverneur géné–
ral
(
vali),
chef suprême de l'administration. Ses pou–
voirs sont très-étendus. D'après un tîrman du mois de
janvier dernier, il suspend et révoque sous sa propre
responsabilité, les gouverneurs de livas, les mudirs de
districts, les membres des conseils municipaux, les
chefs de la police, ainsi que tous les fonctionnaires
civils de son gouvernement. Il requiert la force armée,
et se concerte, suivant le cas, avec les receveurs géné–
raux des finances, les juges, ou les percepteurs des
impôts, pour toutes les affaires spéciales et urgentes,
sauf à faire approuver ultérieurement ses décisions par
la Porte.
Le gouverneur général est assisté d'un grand conseil
(
medjlici qèbir)
permanent, siégeant au chef-lieu de
l'eyalet, et se réunissant chaque semaine, à jours fixes.
Ce conseil est composé :
D'un président et de deux secrétaires, nommés par
la Porte, et envoyés le plus souvent de Constantino-
p l e ;
Du
defterdarj
ou receveur général des finances ;
Du métropolitain, soit grec, soit arménien, ou du
grand rabbin;
Des
kodja-bachis,
ou délégués des municipalités tur–
ques et chrétiennes.
Chaque liva, excepté celui qui se trouve placé sous
la dépendance directe du vali, est administré par un
kaïmakam,
lequel est soumis dans toutes les parties de
son service au gouverneur général, dont il est le lieu–
tenant et comme le fondé de pouvoirs. Ce fonction–
naire, assisté du commandant militaire, surveille le
recrutement et le recensement quinquennal. Il forme,
avec les membres du tribunal civil et ceux du
tnedjlis
(
conseil de province), le tribunal correctionnel de la
province, et préside à l'assiette de l'impôt,» qui est
Fonds A.R.A.M