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pénétrant dans la généralité des intérêts, arrive peu
à
peu
à
les fondre avec soi : et cette distinction
d'une part, de l'autre le défaut d'organisation, furent
ce qui contribua le plus.efficacement à maintenir
l'individualité des r a c e s , de même que l'égalité
des droits proclamée récemment par le khatti-
chérif de Gulkhanè, tend constamment à l'affaiblir.
Parmi ces r a c e s , il faut distinguer les Raïas,
sujets de la Porte (Grecs, Arméniens, Bulgares,etc. ),
qui continuent à subsister comme races, mais sans
former de corps de nation, et les peuples simplement
tributaires, comme les Serbes, les Roumains, e t c . ,
qu i , partie intégrante de l'empire, ont conservé
néanmoins, avec leurs lois et leurs institutions,
l'indépendance de leur administration intérieure.
Maintenant, quel avenir est réservé aux unes et aux
autres ? Où aboutira leur travail intérieur ? Placées
au sein de la Turquie qui les appelle, agissent-elles
comme une force centrifuge, ou, au contraire, t en –
dent-elles à s'y rattacher, du moins pour un temps?
Sont-elles une menace pour l'intégrité de l'empire,
ou un principe de stabilité ? La réponse à ces ques–
tions ne peut se trouver que dans un examen com–
paré de leur situation, de leurs forces, de leurs
ressources, de l'esprit qu'elles manifestent, du point
de développement moral et de progrès matériel où
elles sont parvenues. Quoi qu'il en soit, on ne
saurait nier que les destinées de ces races ne soient
liées étroitement à celles de la Turquie ; et, à ce litre,
Fonds A.R.A.M