tention de l'Europe qui s'en e'tait détournée
depuis 1840.
De grands changements s'étaient opérés
depuis cette époque au sein de l'empire otto–
man. Pendant que la plupart des souverains
de l'Europe n'étaient occupés qu'à combattre
l'esprit novateur qui soufflait de toutes parts
autour d'eux, le fils et le successeur de Mah–
moud , Abdul-Medjid, dotait lui-même ses
Etals d'institutions libérales, à l'aide desquel–
les le vieil empire des Osmanlis tendait à s'as–
similer de plus en plus au reste des Etats e u –
ropéens. Toutefois, ces réformes, malgré les
changements qu'elles pouvaient apporter dans
l'état de la question d'Orient, plutôt ajournée
que résolue en 18 i 0 , étaient encore peu con–
nues parmi nous et ne franchissaient guère le
cercle de la diplomatie.
C'est alors que quelques amis me suggé–
rèrent la pensée de publier ces Lettres, en uti–
lisant les matériaux qu'un séjour de plusieurs
années dans le Levant, ma présence au milieu
des événements qui avaient agité une partie
de l'Europe orientale en 1848, des relations
suivies avec Conslantinople, et la connais-
Fonds A.R.A.M