LES FAITS
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aux troupes turques envoyées contre eux, Jusqu'à ce
que les consuls des puissances intervinssent et ob–
tinssent pour eux une amnistie. Ce succès de la résis–
tance des Zeitouniotes eut pour effet de les préserver
du massacre général de 1895 à 1896, mais éveilla contre
eux la méfiance continuelle des autorités. Déjà au début
de la guerre européenne, les autorités semblent avoir
eu l'intention d'enlever, à la première bonne occasion,
ce nid d'aigle de Zeïtoun.
A la mobilisation générale d'août 1914, les Arméniens
de Zeïtoun capables de porter les armes furent enrôlés,
sans aucune résistance de leur part. Mais, lorsqulen
octobre, le chef de la commune de Zeïtoun, Nazareth
Tchaouch, vint à Marach, avec un sauf-conduit du
kaïmakam (sous-préfet) turc, pour y régler des affaires
officielles, i l fut, malgré son sauf-conduit, jeté en pri–
son, soumis à la torture dont i l mourut, Néanmoins les
gens de Zeïtoun se tinrent tranquilles. Mais les auto–
rités semblaient chercher une occasion pour interve–
nir. Les zaptiés (gendarmes turcs) qui faisaient le ser–
vice de la Sûreté dans la ville importunaient les ha–
bitants, pénétraient de force dans les maisons, pillaient
les magasins, maltraitaient les innocents et déshono–
raient les femmes. Les habitants de Zeïtoun eurent
l'impression qu'on projetait quelque chose contre eux,
mais restèrent encore tranquilles. En décembre 1914
vint l'ordre de livrer toutes les armes, ce qui eut lieu
sans incident. Les Arméniens de Zeïtoun, eussent-ils
même, à une date ultérieure, pensé encore à se dé–
fendre, ils n'auraient plus été, après leur désarme–
ment, en état de le faire. Tout resta de nouveau
tranquille pendant tout l'hiver à Zeïtoun, I l advint au
printemps que des gendarmes turcs déshonorèrent des
Fonds A.R.A.M