PRÉFACE
XIX
tographia ; il riait et se moquait de nous. A
Mossoul je le revis accompagnant, avec un autre
officier, le Consul allemand. Tous deux étaient
à cheval et vinrent nous voir sans aucune marque
de pitié. Le Consul allemand de Mossoul était
très bon pour les Arméniens, mais il ne fit rien
,
pour nous procurer de la nourriture...
Quand
fai su que Ali-Pacha arrivait [à Mossoul à une
date postérieure] pour massacrer les Arméniens,
je suis allée avec un prêtre catholique demander
assistance au Consul d'Allemagne qui nous a
donné une chambre où nous sommes restées en–
fermées trois jours. Tous les Arméniens
qu'Ali-
Pacha a pu rencontrer, il les a expédiés à Ker-
kouk et on dit qu'en route ils ont été noyés dans
le Tigre. »
Cette déposition n'est pas isolée. H. Stuermer
cite dans son livre au moins un cas où « il est
prouvé par les récits authentiques de médecins
et de sœurs de la Croix-Rouge allemande, que
des officiers allemands ont été plus zélés que les-
fonctionnaires locaux turcs eux-mêmes
(1) ».
Dès
qu'il sera possible de procéder à des enquêtes
plus complètes, nul doute que de tels témoi–
gnages ne se multiplient ; et combien de témoins,
hélas ! ne seront plus là pour accuser
leurs
bourreaux !
Nous versons ces témoignages au dossier du
(1)
P, 63 de l'édition
française,
Fonds A.R.A.M