unie, après avoir proclamé la séparation et l'indépen–
dance de leur pays géorgien, s'étaient enfin dévoués à la
tâche difficile de le faire reconnaître par les Nations de
l'Entente.
Or, aujourd'hui, voici mes amis en querelle devant
l'Internationale Socialiste et devant la future Société
des Nations. Arméniens et Géorgiens s'accusent, et
c'est un livre qui décrit leurs conflits que
VARANDIAN
vient me demander ainsi de préfacer.
Certes, les camarades qui me reprochent ce qu'ils
appellent ma « pblitique des nationalités », qui estiment
que c'est faire fausse route au socialisme que de recon–
naître et, en le reconnaissant, de stimuler et de surex–
citer le mouvement national, seront sans doute fort
tentés de me railler. « Voilà bien, diront-ils, la mésa–
venture qui attend ces partisans de petites nationalités,
dont la politique imprévoyante brise l'unité et la soli–
dité de ces vieux Etats où, par la seule vertu de la Révo–
lution, les peuples pouvaient continuer de vivre unis
matériellement et peut-être un jour moralement.
«
j
N'en déplaise à nos critiques. Nous sommes moins
surpris qu'eux-mêmes des embarras dans lesquels nous
nous débattons aujourd'hui.
I l y a longtemps déjà qu'à Londres et à Paris, au sein
même de notre petit
Comité
c?
Entente entre Nationalités
où nous avons utilement travaillé, les Géorgiens fai–
saient entendre leurs plaintes soupçonneuses contre
certaines publications arméniennes.
I l y a longtemps que nous avons éprouvé la méfiance
Fonds A.R.A.M